Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

corps - Page 3

  • Le SOMMEIL (2/4)

    cavale,cheval,cavalier,

     

    2, la cavale

     

    L'œil a perdu sa rondeur, à sa place tout le bât de la journée, qui écrase le corps, mais débride les images, où les pensées ne sont plus un fardeau mais la cavale même, s'échappant vers les vastes plaines, qui s'additionne, somme nulle, à la déchéance de l'endormissement. Le sommeil et son rêve portent en eux l'écho de leur fin, le réveil, qui sonne les promesses quotidiennes, de son mécanisme encore grinçant.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Ordre des choses, Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nombres 21, 22 (commentaire 6)

    vin,récoltes,cave,grenier,

     

     

    Entre vin sous vos pieds et récoltes au-dessus de vos plafonds, ne vous laissez pas griser

    De la cave au grenier ne voyez pas votre corps, et pas votre vie dans le pain et le vin

    qui ne sont que grains, vapeurs, poussières

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Tirés des sables, Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • António RAMOS ROSA au CREUX de l'ARCHE

    arche,

     

    LA RESPIRATION DE LA MER

     

    Errantes les paroles, les fenêtres,

    respiration à fleur de mer au creux de l'arche,

    épaule immense et légère, l'espace entier

    comme un seul corps où commence le vent.

     

    António RAMOS ROSA, Accords, 1989, Trad.Michel Chandeigne, Poésie-Gallimard, 1998.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Alain FRONTIER en CHAIR et en OS

    dos,colonne vertébrale,

     

    Depuis longtemps déjà, l'auteur de ce texte est en train de mourir. L'auteur de ce texte connaît tous les organes qui, par leurs actions combinées, le maintiennent depuis longtemps déjà dans cette position d'attente. Il sait qu'il porte en lui cette dislocation presque soudaine qui (à la faveur d'une réaction en chaîne étonnamment rapide) lui fera perdre un jour sa verticalité, et le fera s'affaisser sur lui-même, et fera se disjoindre les parties de l'ensemble. Il sait qu'il est traversé de haut en bas par une colonne osseuse qui maintient les parties molles de son corps et l'empêche de s'affaisser. Toutefois quelques uns des segments qui la composent sont l'objet d'une érosion lente et continue, laquelle finit par occasionner d'irréversibles déboîtements, la masse qu'elle a pour fonction de maintenir est le siège d'une infinité de douleurs, piqûres d'aiguilles, tranchées, crampes, élancements soudains, le plus souvent très supportables, qui contribuent encore à dénoncer l'espace dans lequel elle est inscrite.

    ...

     

    Alain FRONTIER, L'inventaire des choses, une anthologie internationale de poésie contemporaine, Action poétique 2007.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Henri MESCHONNIC : par la FENÊTRE

    je ne savais pas que la fenêtre
    ouvrait le monde
    ouvrait mon corps au monde
    que la fenêtre était une
    telle joie
    que tout mon corps
    en est la reconnaissance
    où il n’y a plus de différence
    entre les yeux fermés 
    et les yeux ouverts

                                             
    Henri MESCHONNIC, L’Obscur travaille, Arfuyen, 2011


     

    fenêtre,colmar,

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nous RÎMES en ARRIVANT : TOPOR

    De Topor

     

    Bon sang !

    Le rire de Topor

    - Ce grand rire

    À dévorer le cosmos

    Et croquer les étoiles -

    Emporte en sa houle

    Toutes les peurs humaines !

     

    Et maints doutes m'écorchent :

    Saurais-je ainsi m'esclaffer

    Tel un dieu

    Sur le chahut des hommes ?

     

    Verrai-je un jour

    Ce corps - "mon" corps

    Dont le temps me dépossède -

    Traversé de risées autres

    Que celles des tourments ?

     

    Marc BERNELAS, Les cahiers de la rue Ventura n° 16.

     

    topor.jpg
    Faute de son, on peut voir ici comment,
    sous le crayon de Roland TOPOR
    ,
    on se fend la gueule.

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Jean-Christophe BELLEVEAUX : CORPS et AME

    si je dois une âme avoir,

    elle coule au sucre de l'été,

    murmure sur les pentes du monde,

    est un peu de chaque brindille

     

    mon corps, sois là

    dans l'odeur des poires vieillies,

    la lumière qui transige avec l'humain

     

    mon âme, emplis le mot qui te dit

    et conspire à toutes les réconciliations !

     

    Jean-Christophe BELLEVEAUX, Caillou, Gros textes, 2003.

     

    Poires ou autres fruits, le sucre est un peu rare cette année. Il faudra compenser par de l'esprit de corps et de la grandeur d'âme.

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Jacques IZOARD et les ÉTINCELLES

    cimetière,labour,

     

    Qu'épaule se brise

    et que les os s'émiettent !

    Que la langue aussi

    s'amenuise !

    Ainsi le corps pulvérisé

    ne sera qu'étincelles !

     

    Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.

     


    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent