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Sur du vent - Page 174

  • זכר : le SOUVENIR-MÂLE

     

    x,arbre,écorce,

     

    L'homme seulement serait capable du souvenir, de faire jaillir des sous-sols les paroles des ancêtres comme leurs cris de bravoure

    vers l'oreille d'un fils, le limaçon d'un neveu, le labyrinthe d'un disciple, encore à initier, et mâles eux aussi

    On supposera donc l'inconséquence des femelles, oublieuses linottes, leurs trilles sans mémoire volant si bas

     

     

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  • Le SEIGNEUR de Pierre GARNIER

    peche,poissons,

     

    dés croés dés cleus ed'z àns

    ahoques flèques harpons

    - chés pores pichons is m'dizoè't' ech Sàangneur

    miu qu'ech tchurè

     

    des croix des clous, hameçons

    des crochets flèches harpons

    - les pauvres poissons m'en disaient plus

    sur Notre Seigneur que le curé

     

    Pierre GARNIER, Le Jardin Ouvrier, 1995-2003, Flammarion, traduit du picard par l'éditeur.

     

     

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  • Guy BÉART AUSSI A CHAUD

     

    pied,,chaud,

     

    ...

     

    Délaissant avant l'heure son torride bureau
    L'ami Gaston chez lui est rentré bien trop tôt
    Il fait chaud
    Il a trouvé sa femme seule avec un monsieur
    A part le drap du d'ssus, ils n'avaient rien sur eux
    Il fait chaud


    Gaston restait sans voix, sa femme ne disait rien
    Alors l'autre type a dit "Y a qu' comme ça qu'on est bien"
    Il fait chaud, il fait chaud
    "Vous croyez ?" dit Gaston, "Je peux vous l'affirmer"
    Gaston s'est dévêtu et tout s'est arrangé
    Il fait chaud, on peut pas s'fâcher

     

    ...

     

    Guy BÉART, 1975.

     

     

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  • Gerdur KRISTNÝ : ses FRÈRES et ses SŒURS

     

    anniversaire,gâteau,bougies,

     

    Mes frères et sœurs


     

    N’ai pas de souvenir de moi

    sans eux

     

    n'ai pas vraiment existé

    avant leur naissance

    message du tout-puissant

    gravé sur la plante des pieds

     

    n’ai pu le déchiffrer

    jusqu’à présent

     

    peut-être parce que

    les devançant toujours


    n’ai jamais vu leurs empreintes

     

    désire

    garder l’avance


    au moins jusqu’au cimetière

    pour n’avoir jamais de souvenir

    sans eux

     

    Gerdur KRISTNÝ, Trad. Henri Deluy, Liliane Giraudon et l’auteur, Action Poétique n°174, décembre 2003.

     

     

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  • Yehuda AMICHAÏ VOUDRAIT DORMIR

    enfants,farandole,

     

    Je suis un raciste de la paix :

    les yeux bleus tuent,

    les yeux noirs massacrent,

    les cheveux frisés égorgent,

    les cheveux lisses bombardent,

    les peaux mates dépècent ma peau,

    et les peaux blanches versent mon sang.

     

    Seuls ceux qui n'ont pas de couleur

    seuls les transparents sont bons

    qui me laissent dormir la nuit en paix

    et apercevoir le ciel

    à travers eux.

     

    Yehuda AMICHAÏ, Poèmes de Jerusalem, trad. Michel Eckard-Elial, Editions de l'éclat, 1991.

     

     

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  • זרה : SEMER-ÉTRANGER

     

    semer,étranger,carnations,fleurs,fruits

     



    Passer outre les barrages des fleuves et les chaînes montagneuses, en quête du terreau où s'établir, d'où jeter nouvelle lignée

    à tous les vents, étendre ces rinceaux où s'inventeront toutes les carnations

    les fleurs et les fruits divergeront, tulipe et orchidée, figue et maïs, condition de l'humaine multiplication

     

     

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  • Pierre GARNIER à CHEVAL

    cheval,boulonnais,

     

     

    ech biœ gvaù boulonnoé a min tayon

    su sin doù j'é aprind l'muzique dech po.ènme

    l'canchon d'chèle tére

     

    qu'ale dandoline

     

    le beau cheval boulonnais de mon grand-père

    sur son dos j'ai appris la musique du poème

    la chanson de la terre

     

    qui dodeline

     

    Pierre GARNIER, traduit du picard par Ivar Ch'Vavar, Le Jardin Ouvrier, supplément au n°8.

     

     

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  • Bragi ÓLAFSSON A GAGNÉ

    amterdam,bière,

     

    Victoires

     

    A la télé, les Hollandais avaient battu les Roumains et tout le bar allait exploser parce que c’était à Amsterdam. La bière coulait à flot, on trinquait au genièvre et sans doute par erreur un homme totalement inconnu m’en donna un. J’allais refuser mais décidais d’accepter car un peu plus tôt ce jour-là j’avais, me semblait-il, remporté une minuscule incontestable victoire personnelle.

     

    Bragi ÓLAFSSON, Trad. Henri Deluy, Liliane Giraudon et l’auteur, Action Poétique n° 174 décembre 2003.

     

     

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