
Avec ses rondeurs reçues de la nature, sa rousseur déposée par les lèvres du soleil
qui sifflent aussi la chair mûre et généreuse, et susurrent leur invite aux caresses
c'est lui, l'abricot, qu'un scribe plus attentif aurait nommé fruit défendu
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Avec ses rondeurs reçues de la nature, sa rousseur déposée par les lèvres du soleil
qui sifflent aussi la chair mûre et généreuse, et susurrent leur invite aux caresses
c'est lui, l'abricot, qu'un scribe plus attentif aurait nommé fruit défendu

Les uns élevés vers autels et montagnes sacrées, contre pluies, cultures et postérité
les autres montés de terres atones abreuver leurs yeux de charbon de la lumière des villes
bétails et déracinés ploient sous un même destin d'aveuglement et de genoux brisés

4, affût
Celui de mon enfance se tenait sous la voûte de mon crâne, en affût d'araignée, à guetter les pensées mauvaises, aujourd'hui entrevues comme innocents papillons. Puis l'insecte s'est laissé épingler dans une boîte, qu'on ouvre parfois pour frémir des supplices jamais vraiment advenus. Sa toile n'est plus visible que sous conditions de lumière, ou d'illumination.

3, barbe blanche
L'homme est à l'index, abandonné comme sur un récif, quand Dieu suit son chemin propre, entre volutes de barbe blanche, replis d'antique sagesse et coussins de chérubins. Musculeux encore, le vieillard passe pourtant la main ; le souffle donné le reprend, l'aspire vers les marges où son visage s'efface, où son nom pour longtemps demeurera interdit.

2, tout voir
De ce qui permet de tout voir, on a fait un nom propre (au châtiment), qui comme un foudre fouette, et comme un astre brille - par son absence parfois. À la fois paire d'yeux façon Big Brother et Dieu le Père bigleux sur nos horreurs, on n'est plus chez nous ici-bas, par la faute de nos propres pierres taillées, des autels édifiés et de tous nos veaux déifiés.

1, le ciel
De par notre peur du couchant – un faux-bond du soleil aurait désorienté – et la faim rassasiée par les miracles de la terre, le ciel accueillit Dieu, pour qu'il joue de ses cosmiques haltères et de là verse l'eau, la lumière et la chaleur. Sur la terre en retour on éleva toutes sortes de temples, où vouloir intensément ce qui adviendrait même sans.

La nuit invite aux cavernes, le sommeil aux profondeurs, aux poches d'ombre, aux ventres de terre humides
auprès de nous fatigués s'étend aussi le besoin du réconfort le plus ancien, de l'amour le plus intime
le soleil s'y enfouit aussi, et sans fin, la dernière de nos nuits y conduira encore

L'homme seulement serait capable du souvenir, de faire jaillir des sous-sols les paroles des ancêtres comme leurs cris de bravoure
vers l'oreille d'un fils, le limaçon d'un neveu, le labyrinthe d'un disciple, encore à initier, et mâles eux aussi
On supposera donc l'inconséquence des femelles, oublieuses linottes, leurs trilles sans mémoire volant si bas