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cailloux
ramenés de voyage
souvenirs
pris dans l'herbier
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pris dans l'herbier
Voici venu le temps où notre amitié se dépouille complètement, c'est-à-dire devient quelque chose d'indicible, je dirais presque d'animal. Car il n'y entre plus seulement le goût de partager des idées et des expériences, il y entre réellement le désir de se retrouver corporellement, en dehors de ce que nous pourrons nous dire ou ne pas nous dire d'intéressant. Le désir de se dire côte à côte beaucoup de choses inutiles, autour des essentielles.
Roland BARTHES, L'expérience, Le corps de l'Autre, France Culture, 2021
Oublier le langage,
pour être aussi agile
que le nageur qui oublie l'eau.
Pour être aussi sage
que le sage assis dans l'oubli.
Le corps qui flotte comme du bois mort,
le cœur aussi léger que des cendres
et les flots si faciles à descendre,
quand on est dans les remous du temps
comme un poisson dans l'eau.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
Ex 6
Comment aller
malgré la promesse
dans le creux d'oreilles étouffées de fatigue
et comment gagner sa libération
les lèvres scellées
obstruées de chair
devant les soupirs des générations
comme une mer fermée
obstinément
dans son lunaire bégaiement ?
L'allégorie au détour d'une phrase, les statues sur nos places, les calvaires au bord des chemins.
Figures qui se dressent, pour nous rappeler que la station debout et la pensée sont nées d'un même élan.
Gérard MACÉ, Filles de la mémoire, Gallimard, 2007
Échappés d'entre des crocs acérés, les mots ont suivi une mauvaise étoile, abandonnée des anges
et la dispute lézarde les murs, à déchirer leurs nimbes, en des sonorités zébrées d'angles tranchants
dont la touffeur restera dans des bouches sèches, notre soif d'été obstruée par ce silence de canicule
...
l'oubli est comme l'air
la mémoire comme l'ombre
d'un arbre absent
...
Bernard NOËL, La moitié du geste, Fata Morgana, 1982
souvenirs
intenses
de l'étoffe des rêves
peau nue
de tout parfum
sourde