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dans sa petitesse
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comment coloniser ce qui est de l'être
quand on n'a pour volonté que de l'avoir
Bernard NOËL, Le reste du voyage, POL, 1997
clair
d'une lune
édentée
sonates parfois
vont en guerre
Écrire c'est donner du sens à la souffrance
(Alejandra PIZARNIK, Atelier fiction)
Écrire c'est prendre du temps à l'immédiat
Écrire c'est offrir de sa langue à l'étranger
Écrire c'est retirer de l'utile à sa vie
Écrire c'est rendre sa méditation au monde
Naître c'est troquer l'apesanteur contre la souffrance
Dormir c'est ne plus prêter l'oreille à la souffrance
Aimer c'est faire toucher les épaules à la souffrance
Mûrir c'est se réconcilier avec la souffrance
le présent traverse le corps
la nuque regarde le passé
toi
au croisement
tu es l'instant propice
Bernard NOËL, Un livre de fables, Fata Morgana, 2008
le quatuor
reconnu
sans compter les cordes
musique
familière
des boyaux
... avant la création de la femme, le langage est bien là, mais comme "langue", comme simple répertoire de mots-étiquettes assignés aux autres vivants ; c'est seulement avec la femme que le langage naît pour de bon comme "parole", plus précisément comme phrase peuplée de déictiques...
Il fallait la femme pour que la première parole articulée de l'homme fût d'admiration. Mais la naissance de la parole, contemporaine de celle de la femme, est-elle pour autant celle d'un poème ? Non, pas tout à fait, car, à la parole dirigée de l'homme vers la femme, seul le Cantique ajoute la réciprocité d'une parole échangée entre deux amants égaux dans l'admiration mutuelle, voire... une réciprocité dont l'initiative revient à la femme.
Paul RICŒUR, Penser la Bible, Seuil, 1998
la cerise
des mots
dans la bouche
du griot
le sang