
fait
et à refaire
après la modernité
la fatigue
invincible
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fait
et à refaire
après la modernité
la fatigue
invincible

Volant, prenant tant d'altitude, vous ne reconnaissez plus dans cette forme incertaine et diffuse votre ombre si fidèle
impossible à semer, même au prix d'une tempête, et vous devenez la proie, captive de vos propres cercles
Tous les mots du dictionnaire alors tentent de séduire par leur danse glissée sur un marbre au motif d'échiquier
chaque regard fond en une cavale mais les lances sont jetées à terre et le galop sonne comme une caresse
pour engendrer cet Adam étrange à deux visages tournés vers deux fruits quand il n'y a qu'un arbre
qu'un alphabet, que les dernières branches se perdent en nuées et que l'oméga refuse de dire son nom

désolé
abandonné
à sa part d'ombre
dévasté
échoué
dans sa petitesse

...
comment coloniser ce qui est de l'être
quand on n'a pour volonté que de l'avoir
Bernard NOËL, Le reste du voyage, POL, 1997

clair
d'une lune
édentée
sonates parfois
vont en guerre

Écrire c'est donner du sens à la souffrance
(Alejandra PIZARNIK, Atelier fiction)
Écrire c'est prendre du temps à l'immédiat
Écrire c'est offrir de sa langue à l'étranger
Écrire c'est retirer de l'utile à sa vie
Écrire c'est rendre sa méditation au monde
Naître c'est troquer l'apesanteur contre la souffrance
Dormir c'est ne plus prêter l'oreille à la souffrance
Aimer c'est faire toucher les épaules à la souffrance
Mûrir c'est se réconcilier avec la souffrance

le présent traverse le corps
la nuque regarde le passé
toi
au croisement
tu es l'instant propice
Bernard NOËL, Un livre de fables, Fata Morgana, 2008

le quatuor
reconnu
sans compter les cordes
musique
familière
des boyaux