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Sur du vent - Page 61

  • Nelly SACHS dans les LOINTAINS

    montgolfière,couchant,crépuscule,

     

    Dans les lointains bleus

    où s'en va l'allée rouge des pommiers

    aux pieds racinaires montant à l'assaut du ciel,

    la nostalgie est distillée

    pour tous ceux qui vivent dans la vallée.

     

    Le soleil, couché au bord du sentier

    avec des baguettes magiques,

    impose une halte aux voyageurs.

     

    Ils s'immobilisent

    dans le cauchemar de verre,

    tandis que le grillon finement gratte

    à la porte de l'invisible

     

    et la pierre en dansant

    métamorphose en musique sa poussière.

     

    Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002

     

     

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  • Jean-Michel ESPITALLIER et les JEANS-PIERRES

    Jean-Michel ESPITALLIER,jean-pierre,bacri,

     

    ...

    qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Stevens, Jean-Pierre Dupuy, Jean-Pierre Le Dantec, qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Valentin, Jean-Pierre Beltoise, Jean-Pierre Dick, Jean-Pierre Rioux, Jean-Pierre Kalfon, qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Bemba, Jean-Pierre Jeunet, Jean-Pierre Vincent, Jean-Pierre Escalettes, Jean-Pierre Faye, hein, qu'est-ce que vous faites là ?

    - Rien.

     

    Jean-Michel ESPITALLIER, Salle des machines, Flammarion, 2015

     

     

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  • Matthieu MESSAGIER et le POÈME

    ailes,papillon,

     

    nous sommes fils des bêtes

    étiages communicants

    sans retards ni coursives

    et les calques usés du réel

    nous servent encore

    à emballer le poème frais

     

    Matthieu MESSAGIER, Poèmes sans tain autres sauvageries, Flammarion, 2010

     

     

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  • Jacques LACARRIÈRE et RÉTIF de la BRETONNE

    ciel,oiseau,parapente,

     

    Le père de Rétif disait d'ailleurs de Brasdargent : "Quand il parle, il me semble entendre un être au-dessus de l'humanité, un être qui n'est déjà plus de ce monde et qui a commencé son éternité".

     

    Jacques LACARRIÈRE, Chemin faisant..., édition remaniée, Fayard, 1977

     

     

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  • MATIN

    rideau,vert,matin,

     

    C'est un grand et bon matin

    à sortir et prendre l'air

    comme la feuille

    nouvelle-née

    puis comme la cloche

    la voix sortie d'enfance

     

    prendre l'air

    pour le peindre

     

    à main nue

    dans l'absence du roseau

    sans trembler

    dans l'avant du bronze

    et de sa violence

     

    l'air invisible

    où tout se discerne

    les formes se meuvent

    et les chants parviennent

     

     

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  • Nelly SACHS et le MATIN

    ciel,peinture,toile,,

     

    Dans le crépuscule du matin,

    quand est retournée la pièce de monnaie de la nuit

    frappée au sceau du rêve

    et que côtes, peau, pupilles

    sont entraînées vers leur naissance -

     

    que le coq à la blanche tête chante,

    l'effroyable instant

    de l'indigence vide de Dieu est là,

    un carrefour est atteint -

     

    Le tambour de la nuit a nom démence -

    un sang apaisé coule -

     

    Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002

     

     

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  • FROID

    marbre,veines,

     

    Le froid trompe l'indifférence des squelettes cachés sous le boisseau des étoffes, encage dans ses courants d'airs côtes et vertèbres

    de ses mâchoires broie la fierté des épaules où le sang paraît ne plus monter et siffle moqueur un hymne au brouillard à la densité de marbre

    la chemise menace de frissons à la façon d'une vieille fenêtre aux banquises verticales d'où s'est absentée la chair blanche du poisson

    aucun astre, même de rondeur parfaite, n'offre l'espoir d'une échappée, où nous guetterait encore tout en angle le museau d'un renard

    qu'on rêve vaincu pendant à notre revers fourré, tribut pour la ruse sublunaire abattue sur tous nos muscles et tous nos poulaillers dévastés.

     

     

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  • CHAIR

    cercle,

     

    la chair est triste

    du litchi

     

    mince

     

    déjà

    le noyau

     

     

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