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Entendez-moi
Je parle pour les quelques hommes qui se taisent
Les meilleurs.
Paul ÉLUARD, L'amour la poésie, Gallimard, 1929
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Entendez-moi
Je parle pour les quelques hommes qui se taisent
Les meilleurs.
Paul ÉLUARD, L'amour la poésie, Gallimard, 1929
Elles jettent des racines
dans les yeux des fugitifs,
les choses abandonnées,
et la porte restée ouverte se tait,
corde vocale perdue, au seuil
de la chambre, gorge déserte.
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Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002
Pour voir se reproduire le soupçon des tombeaux
On ne s'embrasse plus la souffrance s'anime
Poitrine comme un incendie bien isolé vaincu
Le feu ne connaît plus son semblable qui dort
Il prend les ciseaux des jours et des nuits par la main
Il descend sur les branches les plus basses
Il tombe il a sur terre les débris d'une ombre.
Paul ÉLUARD, L'amour la poésie, Gallimard, 1929
plus au bois
après Debussy
la vie moderne
métal
encore chaud
incandescent
Peuples de la terre
vous qui avec la force des astres inconnus
vous enroulez comme des écheveaux,
vous qui cousez et redéfaites ce qui a été cousu,
vous qui vous élevez dans la confusion des langues
comme dans des ruches
pour piquer
dans l'exquise douceur
et être piqués -
Peuples de la terre,
ne détruisez pas l'univers des paroles,
ne découpez pas avec les couteaux de la haine
le son qui fut enfanté en même temps que le souffle.
Peuples de la terre,
Ô que nul ne pense mort quand il dit vie -
et nul ne pense sang quand il pense berceau -
Peuples de la terre,
laissez les paroles à leur source,
car ce sont elles qui peuvent faire avancer
les horizons dans les vrais ciels
et de leur face cachée,
tel un masque derrière lequel bâille la nuit,
aider à enfanter les étoiles -
Nelly SACHS, Éclipse d'étoile, trad. M.Gansel, Verdier, 1999
Ni déluge ni verre d'eau, en menace sur l'équilibre du monde ou sur les tergiversations du faible
la noyade nous happe, d'un pôle à l'autre, des troubles de l'Amazone aux leurres de l'Océan Pacifique
l'air nous fait défaut, et la terre échappe sous nos pieds, de n'être plus regardée la nature souffre, et se cabre
pleins poumons
mélodie
sans parole
air
entre les dents
...
Personne ne sait plus la chute sans bruit des pétales
depuis que tombe des airs la mort savamment inventée -
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Nelly SACHS, Éclipse d'étoile, trad. M.Gansel, Verdier, 1999