clavecin
petites épines
en pattes d'insectes
grincements
irritation
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clavecin
petites épines
en pattes d'insectes
grincements
irritation
Vis en aventureux comme font les saints, les cigognes,
vis en desséché comme fait l'herbe en cas de sécheresse,
elle se blottit sous terre pour renaître sous l'averse.
Vis en pollen gaspillé un million de fois
sur les trottoirs, les cailloux et une seule par hasard dans l'ovaire.
....
Erri DE LUCA, Aller simple, Gallimard, 2012, trad. D.Valin
La dépression inscrit sa courbe molle, comme au marqueur sur une image satellite où le monde semble flottant
d'autres vies dessinant en parallèle leurs trajectoires de moutons ou de loup, entre pentes douces et ravins déshérités
Le nez dans le sable, l'avion s'est privé du patchwork de l'en-bas, tellement proche des étoffes des anges,
des ailleurs à l'herbe verte, quand le désert avance un pion à chaque éclair qui lézarde les possibles
et fait déchanter la terre faute d'une eau qui baptise de ses méandres le temps pressé des mages
Pour fuir cet équateur perpétuel, il faudra des talons pousser vers un solstice d'hiver en forme de puits
Tu es avec moi dans les forêts de Guinée
Tu es avec moi dans le delta du Fleuve Rouge
Nous avons joué à saute-mouton sur les Andes
Il n'est pas de pays où nous n'ayons rêvé ensemble
dans la migration qui nous porte vers la même chute
Ici s'arrête notre histoire
Aucun enfant ne viendra au miroir,
Moi, j'ai la force d'aller jusqu'au bout
Pas de recommencer.
Gérard CHALIAND, Feu nomade, Chambelland, 1972
jachère
pour l'immédiat
du repos
fleurie
pour l'espérance
d'autres saisons
Le miroir du matin s'ouvre pour mon coeur neuf
le corps saisi de charmes oublie ses meurtrissures
je me suis découvert toutes les folies
je me suis rêvé roi.
J'ai déchiré mes lèvres à des sources amères
je jaillis des faubourgs
forgé de barricades
ma voix est sans écho je retombe
souverain sans royaume gisant aux carrefours.
...
Gérard CHALIAND, La marche têtue, Gallimard, 1959
...
Que dira-t-on plus tard de ces instants ?
Sont-ils de ceux qui comptent ? De ceux qui ne comptent pas ?
Je n'ai guère avancé : je me demande encore
si l'on perd sa vie à la faire. J'en doute, mais la mémoire
qui tient pour rien ces heures répétées,
ne voit de vie qu'aux seuls moments
où le langage a fui.
...
Olivier BARBARANT, Un grand instant, Champ Vallon, 2019
le sel
des larmes
à la mer
toutes nostalgies
embrassées
sauve qui peut