sourire
vers le dedans
du visage
de la terre
du masque
mortuaire
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sourire
vers le dedans
du visage
de la terre
du masque
mortuaire
Neige, le bleu du pauvre, le blé du pauvre. Moitié brasier, moitié langue fatiguée, telle une éternité de blancheur, tel un ravissement
et un jardin paisible, le froid que je porterai jusqu'au fruit de l'abeille,
dons d'un gel obscur
Gaspard HONS, Les abeilles de personne, Le Taillis Pré, 2008
les vents
pensés
par multiples de quatre
en pétales de rose
avant éparpillement
Je voudrais que mon chagrin si vieux soit comme le gravier dans la rivière : tout au fond. Mes courants n'en auraient pas souci.
René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978
L'étreinte de cette intimité si chaude et serrée agit comme un feu, le cœur fond ou alors se craquelle
à la façon d'une lame devenue inoffensive, passé l'échange des sangs aux bras des camarades
à la façon d'une roche qu'ébranlent les chocs d'un climat pris dans l'irrépressible mal d'une rupture
Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l'amour.
René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978
j'aime
comme Roland Barthes
les pêches de vigne
et pas le clavecin
mais Bartok
oui
et la spontanéité
Au cadran des horloges
Qu'on avise de côté
Ricochant sur les heures
Craintif et courant toujours
L'aiguille pèse sur les nombres
Filant sa ronde
Mais il se peut que ces heures soient fictives
Et que par en-dessous
Souriant à la façon d'un ange sans pouvoir
Le temps s'ouvre
Comme une plaine sans fin
Elle resplendirait
S'il faut en croire les Livres
de ruisseaux et de fleuves de lait
Elle porterait des baumes pour les blessures
Et des philtres
Pour flatter le temps des horloges
Et tout serait toujours plus vaste
Que le monde
Jean-Marie BARNAUD, Sous l'imperturbable clarté, Gallimard, 2019