Au cadran des horloges
Qu'on avise de côté
Ricochant sur les heures
Craintif et courant toujours
L'aiguille pèse sur les nombres
Filant sa ronde
Mais il se peut que ces heures soient fictives
Et que par en-dessous
Souriant à la façon d'un ange sans pouvoir
Le temps s'ouvre
Comme une plaine sans fin
Elle resplendirait
S'il faut en croire les Livres
de ruisseaux et de fleuves de lait
Elle porterait des baumes pour les blessures
Et des philtres
Pour flatter le temps des horloges
Et tout serait toujours plus vaste
Que le monde
Jean-Marie BARNAUD, Sous l'imperturbable clarté, Gallimard, 2019