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Sur du vent - Page 44

  • Pascale PETIT au LOIN

    football,art contemporain,
    Exposition Jeux de balles, jeux de ballons, Musée de Tessé, Le Mans

     

    Diminuendo

     

    À toi, je me plais à penser, à toi, je me plais à penser, à toi, je me plais à penser par cercles de plus en plus éloignés - les diminuendo que j'entends, simulant la distance. Et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, si loin que nous pourrions poser l'index l'un sur l'autre pour nous faire disparaître - ensemble.

     

    Pascale PETIT, L'audace, Nous, 2020

     

     

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  • PIÉTONS

    réverbère,murs,Paris,

     

    Paris a déversé toute la liberté de ses piétons, qui illumine ses murs et fait de ses silences un long sourire
    un fleuve qui passe l'esprit libre et sans souci, multitude de grains de sable clémente aux engrenages
    D'autres encore sont en réserve sous l'asphalte, dans la roue des couloirs où s'affichent de grands espaces à grignoter
    Il y avait autrefois sous les lacérations des galas de catch, des cours de modern jazz et des ventes par adjudication
    et ces tours d'oreille négligés, ces carrosseries alignées au devant des pissotières, faisaient une glorieuse époque
    qu'écrasent depuis de leurs pattes trente éléphants trébuchants le front orné de  croissants
    pour que César rende enfin son tablier, les armes et jusqu'à son souffle, vicié par l'héritage des rats

     

     

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  • Claude ESTEBAN : TOUT RECOMMENCE

    ombre,

     

    Un pétale qui tombe

    et la douceur du mot

    soleil

    sont là sur cette table,

    tout

    a recommencé sans moi, sans

    que je sache

    où le sang a jailli, comme

    s'il faisait jour

    très loin, dans le dehors.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

     

     

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  • NEIGE

    branche,neige,

     

    Ange déjà, un Fuji-Yama veillait sur ce repas et, la neige survenue, les baguettes frétillaient
    comme une conversation hors de prise de l'hiver et toutes ses menaces de glace
    C'est le propre de la neige de se masquer de miracle, malgré l'annonce faite au calendrier
    alors que, froid, le repas invite à l'indigence et même au deuil
    Funambule, chacun croit l'être, foulant l'insouciance de la neige
    et la conversation peut dérouler son fil, sans redouter le blanc
    d'une neige à saveur de cendre, qui tirerait vers la terre un repas abondant de zénith
    Elle peut à la fois napper de ses courbes le fer des consonnes et dévêtir midi de son miracle
    et maintenant, tout oxyde pelé, la chair de la pomme fait entendre la neige en ses couplets
    la conversation devient le repas, comme on mangerait d'un arbre élevé au milieu du silence
    fût unique et suffisant pour ce funambule les bras en cercle et aux semelles de neige
    dans un halo de lumière bleue, d'outrepasser le sans couleur de murs sans distance

     

     

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  • La LASSITUDE selon Jacques ABEILLE

    ardoise,

     

     

    Ébène bénin

     

    Dévoré par les marnes

    dévoyé par les mornes

    veilleur attentif sous les fougères arborescentes

    il scrute encore sa mémoire évidée

    où se love le serpent du soleil

    les glaires de la ville s'épanchent à ses pieds

    la soldatesque ivre

    les paillotes consumées

    il titube aveugle dans son sang

    à nuit close

    sous l'oxyde des voix

    bat

    l'éternel tambour de la lassitude

     

    Jacques ABEILLE, Petites proses plus ou moins brisées, Arfuyen, 2015

     

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  • MOUCHE

    jardin,feuillage,

     

    mouche

    sur mon bras

     

    pas là

    puis là

     

    et plus là

     

    entre chaque

    rien

     

     

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  • Claude ESTEBAN DERRIÈRE la PORTE

    porte,cathédrale,

     

    Et derrière la porte, il y avait

    le rien ou plutôt

    la matière du rien, une épaisseur

    qui noyait tout et quand je franchissais

    le seuil, c'était le rien qui

    m'accueillait et j'aimais cette chute en moi

    dans un indéfini

    plus doux, plus vague où avoir mal

    ne signifiait que d'être

    là debout, près de la porte, sans savoir.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

     

     

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  • MASQUE

    marqueyssac,sourire,sculpture,visage,,

     

    sourire

    vers le dedans

     

    du visage

    de la terre

     

    du masque

    mortuaire

     

     

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