manivelle
à tourner
pour la musique
à danser
et le cycle
des saisons
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manivelle
à tourner
pour la musique
à danser
et le cycle
des saisons
Malgré les limites du cadre, un ange se tient dans toute la distance de sa verticalité transparente
son sourire invisible et silencieux, mais s'ouvre un dialogue voué à l'infini, des souvenirs comme des horizons
les voix sont égales de grâce et l'ange, sans plus de soupçon de vanité, se hisse à hauteur d'homme
et pour cela renonce à ses ailes qui vicieraient la réalité du monde, fausseraient la distance entre les âmes
Un effleurement perpétuel serait la douleur de l'ange, comme une voix étrangère qui parlerait par sa voix
en délivrant du haut vers le bas un message définitif sans les irisations incertaines du dialogue
Quelques mots de l'ange, glissés sur son regard d'azur et d'un geste économe, voilà sa distance
voilà la justesse de cordes et de vents qui semblent demander grâce et dont il est le gardien
quand, bien que toute de pétales, son empreinte demeure, et que personne ne songe à dire un ange passe
puisque toute gêne est à distance, le dialogue est d'or, et Dieu lui-même acquiesce à cette paix
Puis bientôt comme par vengeance, attribut éternel du fils d'Adam, le fardeau de la douleur s'abat sur l'ange
et l'on parle de chute, évoquant à la fois le fleuve qui se rompt et la fin ironique d'une histoire
Ombrageux, l'âge noir et blanc de mes parents grise les couleurs de mon âge adulte et mon visage entre ces angles droits reste plat, agrafé et tamponné pour toujours à ce permis de me conduire si rose qu'il permet si peu. D'outre-tombe, la tutelle est plus serrée qu'une ceinture de sécurité et ces aigreurs de préfecture sont plus sèches qu'un freinage à la main.
Mon visage reste plat.
La couleur est la touche, l'œil est le marteau. L'âme est le piano aux cordes nombreuses.
Vassily Kandinsky
Le subconscient est le lingot d'or, la conscience est le saphir ciselé.
L'esprit est le coffre-fort aux combinaisons infinies.
L'estomac est l'horaire, les muscles sont la locomotive.
Le corps est le train aux wagons enchaînés.
Le cœur est le balancier, l'oxygène est la trotteuse.
Le sang est l'horloge au cercle parfait.
L'inspiration est la montée de sève, l'expiration est la branche chargée de fruits.
Le souffle est l'année aux quatre saisons.
danse
pour les doigts
quadrille
sur le clavier
de la toccata
la nuit bulgare
rongeant le soufre
d'un palais fantôme
enfoui sous le silence
il y a donc un moment
où il faut
cerner la vie
avant qu'elle ne s'écroule
quelque chose vous prend
au cœur
avec assez de force
pour vous étreindre sans vous tuer
soudain l'été perdu
roule entre ses fruits
une quiétude
hantée de cris lascifs
Jean-Dominique REY, îles insurgées, Dumerchez, 2001
sans objet
ni sujet
ni rose
ni moi
poésie
MONTAGNE
Cette montagne qu'il fallait escalader
Même si je pouvais la regarder dans les yeux
l'effort à fournir n'en serait pas moindre
Une fois au sommet, la montagne reste
aussi difficile à cerner
impossible à embrasser
La fatigue a toujours ce goût de défaite
Silvia MAJERSKA, Matin sur le soleil, Le Cadran ligné, 2020