Je ne farde plus mes paupières.
Mes cils deviennent blancs.
Des cours d'eau nouveaux veinent
ma lèvre supérieure.
Je ne peins plus ma bouche.
J'ai peur.
Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013
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Je ne farde plus mes paupières.
Mes cils deviennent blancs.
Des cours d'eau nouveaux veinent
ma lèvre supérieure.
Je ne peins plus ma bouche.
J'ai peur.
Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013
Lv 5
Qui témoin du mal
ou touchant du doigt la faute
au risque de la contamination
et jusqu'au gouffre de la charogne
qui faussant sa parole en jurant
ou sa voix en trichant
pour pardon
une mémoire viendra le visiter
sanguinolente
des richesses sacrifiées
Peut-être viendra-t-elle
et je ne la reconnaîtrai plus, un soir,
elle, si jeune maintenant et brune, sans que
j'entende ses pas
et ce sera brusquement
le même désir emmêlé de nous et
je toucherai cette bouche
qui ne peut mentir
ni me dire qu'on l'attend ailleurs et que ce soir
elle passait très vite.
Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006
livre
des commencements
devenu Livre
des commandements
homme
devenu charbonnier
On ouvre le dictionnaire :
le premier verbe rencontré est abaisser.
A B C,
filigrane étonnant.
Abandonner
est le deuxième verbe
du volume fané
à la fleur de pissenlit.
Abattre le quatrième.
Au commencement était le préfixe privatif.
Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013
Sur le dos du cheval
où frappe même la bruine la plus fine
s'asseoit la douleur du monde
mieux que la croix de l'âne
Pardon à vous
pauvres et affamés
elle n'est pas la pire
mais elle a pris le vêtement du froid
intolérable à nous
qui retrouverons ce soir un foyer
Je voudrais
Je voudrais que ce soit avant : nos conversations.
Je voudrais que ce soit assoiffé : nos nuits.
Je voudrais que ce soit émouvant : nos mains.
Pascale PETIT, L'audace, Nous, 2020
révolution
numérique
le chant
des lendemains
par la fibre
virtuel