
les vents
pensés
par multiples de quatre
en pétales de rose
avant éparpillement
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

les vents
pensés
par multiples de quatre
en pétales de rose
avant éparpillement

Je voudrais que mon chagrin si vieux soit comme le gravier dans la rivière : tout au fond. Mes courants n'en auraient pas souci.
René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

L'étreinte de cette intimité si chaude et serrée agit comme un feu, le cœur fond ou alors se craquelle
à la façon d'une lame devenue inoffensive, passé l'échange des sangs aux bras des camarades
à la façon d'une roche qu'ébranlent les chocs d'un climat pris dans l'irrépressible mal d'une rupture

Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l'amour.
René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

j'aime
comme Roland Barthes
les pêches de vigne
et pas le clavecin
mais Bartok
oui
et la spontanéité

Au cadran des horloges
Qu'on avise de côté
Ricochant sur les heures
Craintif et courant toujours
L'aiguille pèse sur les nombres
Filant sa ronde
Mais il se peut que ces heures soient fictives
Et que par en-dessous
Souriant à la façon d'un ange sans pouvoir
Le temps s'ouvre
Comme une plaine sans fin
Elle resplendirait
S'il faut en croire les Livres
de ruisseaux et de fleuves de lait
Elle porterait des baumes pour les blessures
Et des philtres
Pour flatter le temps des horloges
Et tout serait toujours plus vaste
Que le monde
Jean-Marie BARNAUD, Sous l'imperturbable clarté, Gallimard, 2019

En ces villages vantés
on se courbe cherchant le grandiose
entre des pavés ronds
Le pas s'attarde des badauds
sous des glycines pesantes d'été
quand les maisons sont immobiles
désertées de leurs âmes
absentes s'accomplissant sur d'autres rives
et grandies de cette absence
de la fin d'une servitude peut-être
La rouille a son charme
à ces meubles de jardin
On la voit presque verte en cet ailleurs

Cet importun dans la nature qu'est l'artiste est ici quelqu'un qui connaît ses feintes, un esprit chasseur, un braconnier, un sourcier, quelqu'un qui se baisse, qui travaille à même, et qui la suit étroitement pour la déranger dans son sens, et pour lui faire dire ce qu'elle ne voulait pas dire, et qu'elle pensait.
Léon-Paul FARGUE, Épaisseurs, Gallimard, 1964