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Poésie - Page 25

  • Andrée CHEDID et le GEL

    autel,urne,

     

    Le gel

     

    On a mis la couleur du gel sur ton visage

     

    Cette vie dont tu ne gardes plus mémoire

    Danse aux portes de ta maison

     

    Tes mains

     

    Faites de mort et de patience

    Vidées du sang qui jaillirait du bris des vitres

     

    N'y peuvent plus rien.

     

    Andrée CHEDID, Textes pour un poème, Flammarion, 1983

     

     

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  • Andrée CHEDID et l'ŒIL

    pont japonais,lac,

     

    ...

    Ne fixe pas l'eau froide du lac

    Oiseau arbre ou toi visage

    Mais va plutôt vers l'œil de l'homme

    Y vivre toutes tes vies.

     

    Andrée CHEDID, Textes pour un poème, Flammarion, 1983

     

     

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  • L'IDENTITÉ selon Serge RITMAN

    yeux,identité,hommes,

     

    ...

    tampon cachet de la poste - faisant mauvaise foi - les préfectures sont des lieux d'aisance - les hommes ne vivent pas seulement de pain - les hommes vivent dans l'attente d'identité - les animaux repus savent qui ils sont - l'identité est le diable en personne - elle est d'une incroyable importance selon le philiosophe - multipliez vos identités et détruisez vos papiers - mangez les marques de l'identité

     

    Serge RITMAN, Rossignols & rouges-gorges, Tarabuste, 1999

     

     

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  • CALIBAN selon Paul De ROUX

    nymphea,rose,

     

    Caliban

     

    Les mots m'échappent,

    qu'ils s'envolent !

    Créature lourde, entravée,

    que je ne les retienne pas

    eux qui me viennent, légers,

    d'un espace sans mesure

    interdit à mes pas.

     

    Paul de ROUX, La halte obscure, Gallimard, 2014

     

     

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  • La TERRE selon Paul de ROUX

    rose,terre,blanche,

     

    La ville que nul rayon ne saisit, n'enlace, ne réchauffe

    laisse cependant circuler ses enfants pâles et dans ses rues

    et dans la voie lactée - même s'ils ne savent pas

    que toute artère a son double entre les étoiles

    et si la terre se tait en chaque motte brune

    c'est qu'elle n'a jamais cessé de parler

    avec les langues des peuples vivants et des peuples morts

    ainsi que quelques uns l'ont perçu, épelant

    le vers grec ou russe - et ce n'est pas peu de choses non plus

    que les lèvres qui épellent et le doigt qui suit le texte

    soient faits d'argile ainsi qu'il a été dit.

     

    Paul de ROUX, Le front contre la vitre, Gallimard, 1993

     

     

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  • Djalâl-ud-​dîn RÛMÎ et la FLÛTE

    bambous,tiges,

     

    Écoute la flûte de roseau, écoute sa plainte

    Des séparations, elle dit la complainte :

    “Depuis que, de la roselière, on m’a coupée

    En écoutant mes cris, hommes et femmes ont pleuré

    Pour dire la douleur du désir sans fin

    Il me faut des poitrines lacérées de chagrin

    Ceux qui restent éloignés de leur origine

    Attendent ardemment d’être enfin réunis

    Moi, j’ai chanté ma plainte auprès de tous

    Unie aux gens heureux, aux malheureux, à  tous…"

     

    Djalâl-ud-​dîn RÛMÎ, Mathnawî, trad. L.Anvar, Entrelacs

     

     

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  • Paul De ROUX en BAS

    village,clocher,aube,

     

    Bas

     

    La nuit n'est pas finie que le merle parle un peu

    comme dans un ravin, dans l'ombre, très bas :

    petits crissements de noix dans le poing

    quelque chose qui n'éveillera personne - la nuit

    la nuit encore partout avec ses appels de sirènes lointaines

    le merle de dessous le plancher, dans le noir :

    cuisine à l'aube, corps gourds

    préparatifs autour d'une cafetière, si les mots passent

    c'est entre les lèvres qui se déclouent, sommeil

    fatigue, aube froide, toutes sortes de feuilles

    à lever pour trouver un ver.

     

    Paul De ROUX, Le front contre la vitre, Gallimard, 1993

     

     

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  • Jean-Dominique REY HANTÉ

    gargouille,monstre,ciel,

     

    la nuit bulgare

    rongeant le soufre

    d'un palais fantôme

    enfoui sous le silence

     

    il y a donc un moment

    où il faut

    cerner la vie

    avant qu'elle ne s'écroule

     

    quelque chose vous prend

    au cœur

    avec assez de force

    pour vous étreindre sans vous tuer

     

    soudain l'été perdu

    roule entre ses fruits

    une quiétude

    hantée de cris lascifs

     

    Jean-Dominique REY, îles insurgées, Dumerchez, 2001

     

     

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