Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Poésie - Page 28

  • Olivier BARBARANT et la MÉMOIRE

    tronc,écorce,mousse,,

     

    ...

    Que dira-t-on plus tard de ces instants ?

    Sont-ils de ceux qui comptent ? De ceux qui ne comptent pas ?

    Je n'ai guère avancé : je me demande encore

    si l'on perd sa vie à la faire. J'en doute, mais la mémoire

    qui tient pour rien ces heures répétées,

    ne voit de vie qu'aux seuls moments

    où le langage a fui.

    ...

     

    Olivier BARBARANT, Un grand instant, Champ Vallon, 2019

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 1 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Claude ESTEBAN dans l'OMBRE

    forêt,pins,ombre,

     

    J'ai refermé, sans le finir, mon livre. Qu'importent les mots clairs ? Toutes les phrases lues parlaient d'un soleil immobile. Je n'ai pas vu l'ombre s'accroître sur le mur.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • DEMAIN selon Claude ESTEBAN

    panneau,défense,entrer,,

     

    Demain n'est plus. C'est hier qui triomphe au pied des immortelles. Tout reprendre à rebours. Sans hâte, avec les mots. Danse, bel écureuil du temps, sur notre histoire. Saute d'un siècle à l'autre. Hop, l'infini ! Les vieux calculs griffonnés sur l'ardoise, comme ils s'effacent dans le cɶur d'un homme soudain nu.

     

    Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit (1967 - 1992), Gallimard, 2006

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • L'ANCÊTRE selon Armand ROBIN

    épouvantail,jardin,terre,

     

    L'ancêtre

     

    Après une vie fragile, préoccupée,

    Je repose dans le paisible enclos des plantes.

    Je prends enfin des vacances parmi les grandes plantes

    Et parmi la terre qui ne bouge jamais.

     

    Les lierres, les orties, qui poussent spontanément,

    Sont mes complices.

    Ils me parlent de l'air que j'ai tant respiré

    Comme une chose à moi.

     

    Dans rien je ne suis plus pour rien ;

    Je vis de pensées sans origines,

    Sans avenir, sans souvenir.

     

    Je suis de nouveau compagnon de la force du limon.

    Moi qui me suis dressé sur les choses terrestres,

    Seigneur et maître,

    Elles s'étendent maintenant sur moi.

     

    Armand ROBIN, Le cycle du pays natal, La part commune, 2000

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 1 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Claude ESTEBAN en CHAMBRE

    fleurs,branche,

     

    Qu'elle bouge enfin, cette

    branche,

     

    qu'il y ait du vent, du bruit,

    ailleurs, partout

     

    hors de la chambre.

     

    Claude ESTEBAN, Étranger devant la porte I Variations, Léo Scheer, 2001

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Claude ESTEBAN en MINÉRAL

    mer,galets,coquilles,

     

    Minéral endormi, écoute

    mieux,

    tout le bruit

    de la mer

    tremble dans tes coquilles.

     

    Claude ESTEBAN, Étranger devant la porte I Variations, Léo Scheer, 2001

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Armand ROBIN aux SOURCES

    roche,rocher,sources

     

    Les livres et les sources

     

    Celui qui, sourd au monde

    S'enivre de connaissances

    En voyant dans les pages

    Passer le rire, les rives

    De ses premiers amis ruisseaux,

     

    Si vifs qu'il y rafraîchit ses doigts,

     

    Il retrouve lorsqu'il met la tête dans les fougères

    La source des livres ;

    Et les lettres grisonnantes des eaux de fontaine

    Et les gouttes qui font la pluie calme dans les livres

    Lui sont le même repos

    Mouillé d'enfance du monde

     

    Et sa tête, même fatiguée, ne logera pas fatigue

     

    Armand ROBIN, Le cycle du pays natal, La part commune, 2000

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Bernard CHAMBAZ sous la PLUIE

     

     

    roche,falaise,

    pluie endormie pluie

    endormi

    qui me réveille

    parce que mon sommeil n'est plus

    à la hauteur de nos nuits

    ni des rêves où je cours sans effort

    apparent et que ce qui luit

    tout là-haut

    a le même air que ce qui luisit

    - passé simple -

    entre les deux rangées de peupliers

    noirs de notre royaume à Lucques

    "la pluie d'exister"

    comme un dernier recours

     

    Bernard CHAMBAZ, Et, Flammarion, 2020

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent