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Poésie - Page 32

  • Le LANGAGE selon Alejandra PIZARNIK

    neige,silhouettes,foule,,

     

    Nuit d'insomnie. J'ai pensé au langage avec tristesse. Pourquoi est-ce que j'écris ? J'ai répondu par cette scène imaginaire. Je vis au Tibet, seule, dans une cabane. Je ne parle jamais avec personne puisque j'ignore la langue de mes voisins. Écrire est ma plus grande ingénuité. C'est comme vouloir contenir ce qui déborde. Dans mon cas, c'est le rêve. Le silence, maîtrise surveillée. Écrire dès lors pour défendre tout cela. Pour mériter mon espace silencieux.

     

    Alejandra PIZARNIK, Journaux 1959-1971, trad. Anne Picard, José Corti, 2010

     

     

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  • Le SOIR selon Matthieu MESSAGIER

    couchant,soir,crépuscule,

     

    ...

    dans la maison le soir abrite

    ses provisions de voyages secs

     

    et les alluvions s'abreuvent aux renards ténébreux

    ...

     

    Matthieu MESSAGIER, Poèmes sans tain autres sauvageries, Flammarion, 2010

     

     

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  • L'ANIMAL selon Jean-Michel ESPITALLIER

    Jean-Michel ESPITALLIER,animal,

     

    ...

    La gabardine n'est pas un animal

    Le boqueteau n'est pas un animal

    La chevrotine n'est pas un animal

    L'arack n'est pas un animal

    Le pancréas n'est pas un animal

    Le drone n'est pas un animal

    La cuissarde n'est pas un animal

    L'aveuglette n'est pas un animal

    Le rotor n'est pas un animal

    La racaille n'est pas un animal

    ...

     

    Jean-Michel ESPITALLIER, Salle des machines, Flammarion, 2015

     

     

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  • Nelly SACHS dans les LOINTAINS

    montgolfière,couchant,crépuscule,

     

    Dans les lointains bleus

    où s'en va l'allée rouge des pommiers

    aux pieds racinaires montant à l'assaut du ciel,

    la nostalgie est distillée

    pour tous ceux qui vivent dans la vallée.

     

    Le soleil, couché au bord du sentier

    avec des baguettes magiques,

    impose une halte aux voyageurs.

     

    Ils s'immobilisent

    dans le cauchemar de verre,

    tandis que le grillon finement gratte

    à la porte de l'invisible

     

    et la pierre en dansant

    métamorphose en musique sa poussière.

     

    Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002

     

     

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  • Jean-Michel ESPITALLIER et les JEANS-PIERRES

    Jean-Michel ESPITALLIER,jean-pierre,bacri,

     

    ...

    qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Stevens, Jean-Pierre Dupuy, Jean-Pierre Le Dantec, qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Valentin, Jean-Pierre Beltoise, Jean-Pierre Dick, Jean-Pierre Rioux, Jean-Pierre Kalfon, qu'est-ce que vous faites là Jean-Pierre Bemba, Jean-Pierre Jeunet, Jean-Pierre Vincent, Jean-Pierre Escalettes, Jean-Pierre Faye, hein, qu'est-ce que vous faites là ?

    - Rien.

     

    Jean-Michel ESPITALLIER, Salle des machines, Flammarion, 2015

     

     

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  • Matthieu MESSAGIER et le POÈME

    ailes,papillon,

     

    nous sommes fils des bêtes

    étiages communicants

    sans retards ni coursives

    et les calques usés du réel

    nous servent encore

    à emballer le poème frais

     

    Matthieu MESSAGIER, Poèmes sans tain autres sauvageries, Flammarion, 2010

     

     

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  • Nelly SACHS et le MATIN

    ciel,peinture,toile,,

     

    Dans le crépuscule du matin,

    quand est retournée la pièce de monnaie de la nuit

    frappée au sceau du rêve

    et que côtes, peau, pupilles

    sont entraînées vers leur naissance -

     

    que le coq à la blanche tête chante,

    l'effroyable instant

    de l'indigence vide de Dieu est là,

    un carrefour est atteint -

     

    Le tambour de la nuit a nom démence -

    un sang apaisé coule -

     

    Nelly SACHS, Exode et métamorphose, trad. Mireille Gansel, Verdier, 2002

     

     

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  • Matthieu MESSAGIER TOMBE le COSTUME

    cloisonné,couleurs,

     

    ...

    les poèmes en costume serré

    sont quelques fois plus élégants

    mais les flux de vie errée

    y circulent moins abondamment

    ...

     

    Matthieu MESSAGIER, Poèmes sans tain autres sauvageries, Flammarion, 2010

     

     

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