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Poésie - Page 26

  • René CHAR et le CHAGRIN

    eau,cascade,rivière,

     

    Je voudrais que mon chagrin si vieux soit comme le gravier dans la rivière : tout au fond. Mes courants n'en auraient pas souci.

     

    René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

     

     

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  • René CHAR et l'AMOUR

    perruches,

     

    Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l'amour.

     

    René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

     

     

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  • Les HEURES selon Jean-Marie BARNAUD

    ange,jardin,fleurs,

     

    Au cadran des horloges

    Qu'on avise de côté

    Ricochant sur les heures

    Craintif et courant toujours

    L'aiguille pèse sur les nombres

    Filant sa ronde

     

    Mais il se peut que ces heures soient fictives

    Et que par en-dessous

    Souriant à la façon d'un ange sans pouvoir

    Le temps s'ouvre

    Comme une plaine sans fin

     

    Elle resplendirait

    S'il faut en croire les Livres

    de ruisseaux et de fleuves de lait

    Elle porterait des baumes pour les blessures

    Et des philtres

    Pour flatter le temps des horloges

     

    Et tout serait toujours plus vaste

    Que le monde

     

    Jean-Marie BARNAUD, Sous l'imperturbable clarté, Gallimard, 2019

     

     

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  • L'ARTISTE selon Léon-Paul FARGUE

    arbre,tronc,branches,

     

    Cet importun dans la nature qu'est l'artiste est ici quelqu'un qui connaît ses feintes, un esprit chasseur, un braconnier, un sourcier, quelqu'un qui se baisse, qui travaille à même, et qui la suit étroitement pour la déranger dans son sens, et pour lui faire dire ce qu'elle ne voulait pas dire, et qu'elle pensait.

     

    Léon-Paul FARGUE, Épaisseurs, Gallimard, 1964

     

     

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  • René CHAR et les DIEUX

    saints,prophètes,cathédrale,

     

    Mets-toi à la place des dieux et regarde-toi. Une seule fois en naissant échangé, corps sarclé où l'usure échoue, tu es plus invisible qu'eux. Et tu te répètes moins.

     

    La terre a des mains, la lune n'en a pas. La terre est meurtrière, la lune désolée.

     

    René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

     

     

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  • Le BRUIT selon René CHAR

    arbre,neige,

     

    La brûlure du bruit. Louée soit la neige qui parvient à en éteindre la cuisson.

     

    René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

     

     

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  • Le PASSÉ selon René CHAR

    monstre,sculpture,paysage,

     

    ...

    Quand nous cessons de nous gravir, notre passé est cette chose immonde ou cristalline qui n'a jamais eu lieu.

    ...

     

    René CHAR, Le nu perdu, Gallimard, 1978

     

     

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  • Claude ESTEBAN dans son CORPS

    tête,ombre,

     

    Le corps

    comme arraché de soi

     

    le souffle

    court

     

    coupé, repris, ramassé

    une fois encore

     

    dans l'alvéole

    rouge

     

    je suis ce corps, je suis l'air

    qui le traverse.

     

    Claude ESTEBAN, Étranger devant la porte I Variations, Léo Scheer, 2001

     

     

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