Sandra MOUSSEMPÈS et les BAVARDAGES

 

...

Tant de gens vous flétrissent le corps et l'esprit de leurs bavardages. Je ne veux plus me tacher de leurs mensonges.

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Sandra MOUSSEMPÈS, Vestiges de fillette, Flammarion, 1997

 

 

RÊVER selon Chantal DUPUY-DUNIER

 

Août se dissipe peu à peu

comme une certitude à l'approche de l'âge.

 

Il faudrait perdre la faculté de rêver

lorsque vient la lenteur.

 

Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013

 

 

L'AUBE selon Linda Maria BAROS

 

L'aube est une femme

qui brise tes fenêtres avec ses seins

...

 

Linda Maria BAROS, La maison en lame de rasoir, Cheyne, 2006

 

 

Chantal DUPUY-DUNIER au MIROIR

 

Je ne farde plus mes paupières.

Mes cils deviennent blancs.

Des cours d'eau nouveaux veinent

ma lèvre supérieure.

Je ne peins plus ma bouche.

J'ai peur.

 

Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013

 

 

Claude ESTEBAN et l'AILLEURS

 

Peut-être viendra-t-elle

et je ne la reconnaîtrai plus, un soir,

elle, si jeune maintenant et brune, sans que

j'entende ses pas

et ce sera brusquement

le même désir emmêlé de nous et

je toucherai cette bouche

qui ne peut mentir

ni me dire qu'on l'attend ailleurs et que ce soir

elle passait très vite.

 

Claude ESTEBAN, Le jour à peine écrit, Gallimard, 2006

 

 

Chantal DUPUY-DUNIER au COMMENCEMENT

 

On ouvre le dictionnaire :

le premier verbe rencontré est abaisser.

A B C,

filigrane étonnant.

 

Abandonner

est le deuxième verbe

du volume fané

à la fleur de pissenlit.

Abattre le quatrième.

 

Au commencement était le préfixe privatif.

 

Chantal DUPUY-DUNIER, Mille grues de papier, Flammarion, 2013

 

 

Pascale PETIT VOUDRAIT

 

Je voudrais

 

Je voudrais que ce soit avant : nos conversations.

Je voudrais que ce soit assoiffé : nos nuits.

Je voudrais que ce soit émouvant : nos mains.

 

Pascale PETIT, L'audace, Nous, 2020

 

 

Pascale PETIT au LOIN

Exposition Jeux de balles, jeux de ballons, Musée de Tessé, Le Mans

 

Diminuendo

 

À toi, je me plais à penser, à toi, je me plais à penser, à toi, je me plais à penser par cercles de plus en plus éloignés - les diminuendo que j'entends, simulant la distance. Et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, et nous devenons minuscules parce que nous sommes loin l'un de l'autre, si loin que nous pourrions poser l'index l'un sur l'autre pour nous faire disparaître - ensemble.

 

Pascale PETIT, L'audace, Nous, 2020