Extrait d'un poème de Karel LOGIST:
Tu titubes dans un champ de mots
miné bien avant ton passage
Expérience du lecteur sur les pas de l'auteur, ou de l'auteur venant après tant de prédecesseurs?...
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Extrait d'un poème de Karel LOGIST:
Tu titubes dans un champ de mots
miné bien avant ton passage
Expérience du lecteur sur les pas de l'auteur, ou de l'auteur venant après tant de prédecesseurs?...
Paul FOURNEL a vécu au Caire, qui est très loin.
Il s'imposa alors la contrainte de production oulipienne d'écrire quotidiennement à ses amis un billet narrant ses journées. Ainsi:
Poil de cairote 503
Le Prophète est assis sous un arbre, à l'ombre. Un paysan qui vient au marché et tire sa chamelle au bout d'une longe, s'approche de lui.
"Que dois-je faire, demande-t-il, dois-je attacher ma chamelle ou faire confiance à Dieu pour la retrouver ?"
Le Prophète réfléchit un instant et lui conseille :
"Attache ta chamelle et fais confiance à Dieu."
"Fais confiance à Dieu" est ce qui est gravé sur la bague que j'ai achetée dans le souk de Damas. On m'assure que modèle "attache ta chamelle" n'existe pas.
...il est vrai, vérifiable, que pas mal d'individus diplômés continuent d'expliciter Rimbaud, Cummings, etc. En tout rien toute horreur. Les étudiants n'y voient que du feu, mais ce feu ne prend pas. Nulle part. Ils connaîtront trois vers de X. Y. Z., juste assez pour les citer de travers quand ils seront devenus députés, ministres, président de je ne sais quelle république.
Georges Perros, Papier collés 3
Et encore!
Depuis que ces lignes ont été écrites, et même citée de travers, la Princesse de Clèves est devenue indésirable.
Homère est nouveau ce matin, et rien n'est peut-être aussi vieux que le journal d'aujourd'hui.
Charles PÉGUY
En préface à l'Âge d'Homme, en 1946, Michel LEIRIS voit la littérature comme une tauromachie.
Tout à son art, l'écrivain se livrerait au point de s'exposer au lecteur comme à la corne d'un taureau.
Ainsi, les Académiciens Français, poussés par une intuition semblable, ont pris l'habitude de porter l'épée.
...et d'assomer leurs lecteurs.
BARBEY d’AUREVILLY était prénommé Jules Amédée, ce qui lui valait l’acronyme sobriquet de JABAU, ainsi que l’atteste ce portrait:
Mathias LAIR indique dans Décharge n°139 pourquoi longtemps il a évité d'écrire.
C'est qu'il y voyait « un signe de mort, lié peut-être au spectacle qu'affronte un jour ou l'autre le tout petit enfant: l'adulte est là, le plus souvent assis, devant lui, il s'est immobilisé. Il ne regarde plus rien, les yeux fixes, il ne parle plus. Quand on lui tire la manche, il s'anime un peu, pour protester: « laisse-moi, je lis! » Ça a l'air de lui convenir, cette allure de cadavre. Telle est la première association de l'écrit à la mort que j'ai sans doute faite, moi aussi. »
La page est un linceul blanc, où un souvenir repose.
Le Dr Bruno HALIOUA publie "La Médecine au Temps des Hébreux" (Ed. Liana Lévi).
Il y signale une définition inattendue, tirée du talmud, et donc deux fois millénaire, c'est dire si elle est empreinte de sagesse.
Selon cette tradition, le vieillard serait celui qui ne saurait plus, en équilibre sur un pied, se chausser l'autre.
Et puisqu'il fait beau, on invitera chacun à en faire le test dans le jardin, par précaution derrière un noisetier encore feuillu.
Bonne chance à tous!