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Littérature - Page 32

  • ROME ne s'est PAS FAITE en un JOUR

     

     

    Tiré du long entretien (très long entretien) avec Rome DEGUERGUE dans le numero 40 de POESIE PREMIERE:

     

    "Je me suis emparée de livres de compagnons de route au moment où l'appel s'est fait ressentir; en écartant la remarque ironique d'un Sacha GUITRY: "A quoi bon apprendre ce qu'il y a dans les livres puisque ça y est!". Cette cueillette d'informations s'est cependant faite dans la joie, la fraîcheur aussi, car non programmée sur des emplois du temps rigides, mais à ma demande expresse: confuse stressante immédiate. Bien évidemment, cette cueillette est lacunaire, et on doit tenir compte du temps de maturation autour du penser de ces textes d'horizons différenciés, avant d'en ressentir des vibrations, établir des correspondances en soi et pouvoir les égrener ad hoc, dans l'oeuvre en cours de rédaction".

     

     

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  • OMNI-PRESIDENT



    « J'ai toujours vu que des jambes inquiètes ne portaient pas de conscience tranquille ».

    Comment diable BALZAC a-t-il pu avoir une vision si précise, si longtemps à l’avance ?

     

     

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  • La PIROUETTE à PIROTTE

     

     

     

    Selon Jean-Claude PIROTTE, faisant allusion à DHOTEL, FOLLAIN ou JACOTTET:

    "la littérature française est provinciale. (…) Il n'est d'écrivain selon mon coeur que de la province".

    Mais les faits le contredisant, il précise, non sans mauvaise foi:

    "et Calet, Fargue, Réda n'ont pas d'autre souci que d'élever Paris à la dignité des terroirs".

     

     

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  • A QUOI ça SERT?



    Le poème souvent déroute, en ce qu'il met en jeu du langage non utilitaire.

    Ce n'est pas un roman qui raconte, un mode d'emploi qui sert, une information qui renseigne, une publicité qui vend.
    C'est un texte qui ne dit ni qui est l'assassin, ni comment insérer le sac dans l'aspirateur, ni comment va le monde, ni
    comment nos cheveux repousseront!

    Il dit tout-court.
    Il dit sans-rien-ajouter-derrière.

    Et c'est ainsi que s'effraie le lecteur.

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  • DANS mes BRAS!



    C'est Gérard MACE, qui note:

    "Prendre une forme: c'est précisément ce que promet le nom de Morphée, qui nous emporte dans ses bras tous les soirs et nous dépose en douceur sur la rive d'un autre jour".


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  • VIDE SACRE



    Selon une tradition juive, une Bible devient inapte à être lue, dès que deux lettres se touchent.

    C'est donc le blanc, l'espace, qui donne son prix au Livre.


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  • LEVINAS MOUCHE St PAUL



    Dans une épître aux Corinthiens, St Paul allume la première mèche d'un des fondements de ce qui allait devenir l'anti-sémitisme: "la lettre tue, l'Esprit vivifie".

    Le Juif devenait tatillon, obsédé de la forme du texte, et myope quant à sa signification. Tandis que le Nouveau Testament libérait l'Esprit.

    Mais les deux conceptions retrouvaient sous la plume d'E.LEVINAS le chemin de l'alliance: "la lettre est l'aile repliée de l'Esprit".

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  • TOUT EST dans la MINE



    "Le Juif est celui qui lit un crayon à la main" (George STEINER).

    Encore chauds des commémorations récentes de mai 68, nous pourrions regretter que personne ne songe à clamer "nous sommes tous des lecteurs un crayon à la main!".


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