« J'ai toujours vu que des jambes inquiètes ne portaient pas de conscience tranquille ».
Comment diable BALZAC a-t-il pu avoir une vision si précise, si longtemps à l’avance ?
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« J'ai toujours vu que des jambes inquiètes ne portaient pas de conscience tranquille ».
Comment diable BALZAC a-t-il pu avoir une vision si précise, si longtemps à l’avance ?
Selon Jean-Claude PIROTTE, faisant allusion à DHOTEL, FOLLAIN ou JACOTTET:
"la littérature française est provinciale. (…) Il n'est d'écrivain selon mon coeur que de la province".
Mais les faits le contredisant, il précise, non sans mauvaise foi:
"et Calet, Fargue, Réda n'ont pas d'autre souci que d'élever Paris à la dignité des terroirs".
Le poème souvent déroute, en ce qu'il met en jeu du langage non utilitaire.
Ce n'est pas un roman qui raconte, un mode d'emploi qui sert, une information qui renseigne, une publicité qui vend.
C'est un texte qui ne dit ni qui est l'assassin, ni comment insérer le sac dans l'aspirateur, ni comment va le monde, ni
comment nos cheveux repousseront!
Il dit tout-court.
Il dit sans-rien-ajouter-derrière.
Et c'est ainsi que s'effraie le lecteur.
C'est Gérard MACE, qui note:
"Prendre une forme: c'est précisément ce que promet le nom de Morphée, qui nous emporte dans ses bras tous les soirs et nous dépose en douceur sur la rive d'un autre jour".
Selon une tradition juive, une Bible devient inapte à être lue, dès que deux lettres se touchent.
C'est donc le blanc, l'espace, qui donne son prix au Livre.
Dans une épître aux Corinthiens, St Paul allume la première mèche d'un des fondements de ce qui allait devenir l'anti-sémitisme: "la lettre tue, l'Esprit vivifie".
Le Juif devenait tatillon, obsédé de la forme du texte, et myope quant à sa signification. Tandis que le Nouveau Testament libérait l'Esprit.
Mais les deux conceptions retrouvaient sous la plume d'E.LEVINAS le chemin de l'alliance: "la lettre est l'aile repliée de l'Esprit".
"Le Juif est celui qui lit un crayon à la main" (George STEINER).
Encore chauds des commémorations récentes de mai 68, nous pourrions regretter que personne ne songe à clamer "nous sommes tous des lecteurs un crayon à la main!".
Louis SAVARY, dans un aphorisme:
Il faut moins de courage
pour l'écrire
que pour gommer
le mot qu'on a écrit.
... ou comment, tout en prétendant le contraire, par sa poésie, se retenir de faire l'intéressant!