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Littérature - Page 35

  • SOCLE de CONNAISSANCES

    Les lettrés chinois de la période Tang partageaient le même fonds d'érudition.
    Les classiques du confucianisme, du taoïsme et de la poésie, étaient connus et retenus par coeur (comment les conserver autrement?), et constituaient le socle minimal, donnant accès aux fonctions de l'administration.

    Il s'en suivait une tournure d'esprit particulière dont, même aux tréfonds de la disgrâce, ils ne pouvaient se décrotter.

    Li Po peine à obtenir un poste, il le sollicite du bout du pinceau, d'un poème maniant délicatement des codes ancestraux. Soupçonné de comploter, il demande qu'on le sorte de sa geôle par une cascade d'allusions à des personnages anciens auxquels à demi-mot il se compare.

    Peut-être est-ce là le socle de connaissances que souhaite remettre au goût du jour le Ministère de l'Education Nationale?





    Ramassage scolaire
    Des milliers de pissenlits
    au bord du chemin

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  • La LUMIERE de la FORET

    La Chine, c'est l'héritage du confucianisme, a bâti une administration riche de prérogatives et de protocole, au point que ses mandarins ont donné leur nom à leurs successeurs du monde entier, lorsqu'ils abusent de leur position.
    Les fonctionnaires impériaux se recrutaient selon un système de concours extraordinairement exigeant et sélectif.
    Par exception, l'Empereur Taï-Zong, de la dynastie Tang, a toutefois ressenti la nécessité de s'assurer les services et les conseils des meilleurs érudits, même s'ils n'avaient pu franchir avec succès leurs épreuves.

    Cette académie, en raison du nombre important de ses membres et de leur qualité, et par la grâce de la langue chinoise, fut baptisée Han-Lin:
    la "Forêt des Pinceaux".

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  • IL N'Y A PLUS DE SAISONS

    ...c'est bien connu, et ce fut (le passé simple montre que le fait est achevé) le refrain de l'été.
    Le tout serait de savoir la portée de ce "plus": "plus de saisons" depuis quand?
    La littérature nous met sur la voie, nous rappelant qu'il y a trois siècles, Mme de SEVIGNE s'en émouvait déjà.

    Alors pour s'abstraire de ces lieux communs, avec APOLLINAIRE, voyons plutôt notre saison comme celle où des mains coupées jonchent le sol.
    "Ce sont les mains de ceux qui sortent."

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  • CASSE-TÊTE FINNOIS!

    On dit de l'écrivain finlandais Mika WALTARI qu'il souffrait d'une telle fureur d'écrire qu'il s'imposait à lui-même des cures de sevrage, soit en milieu hospitalier pour se désintoxiquer de sa graphomanie, soit dans le cadre de sa production littéraire, en se limitant à vingt pages quotidiennes.
    Par crainte de sombrer dans les profondeurs de l'excès, il repectait cette auto-limitation jusqu'à laisser démembrés les mots qui tentaient de sauter la barrière.

    Cette attitude évoque celle du joueur qui se fait interdire l'entrée des casinos de France... pour jouer davantage à Monaco. En effet, en dépit de ce régime, WALTARI a laissé une oeuvre d'un volume exceptionnel.

    Peut-être s'agit-il pour cet usager de la langue finnoise, exclusivement orale jusqu'à lors, de lui faire acquérir en une seule vie d'écrivain tout l'héritage écrit lui faisant défaut.

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  • Les STELES aux IDEOGRAMMES

    De Victor SEGALEN, dans sa préface à "Stèles", à propos des caractères chinois:

    "Ils dédaignent d'être lus. Ils ne réclament point la voix ou la musique. Ils méprisent les tons changeants et les syllabes qui les affublent au hasard des provinces. Ils n'expriment pas; ils signifient; ils sont."

    Kenneth WHITE (in Segalen, théorie et pratique du voyage) voit dans cette conception de l'idéogramme les principes de l'écriture poétique de SEGALEN:

    "Mais... il lui fallait encore trouver - puisqu'il n'avait pas vraiment recours à l'idéogramme, sinon en épigraphe, comme un sceau d'éternité, et qu'il ne pouvait par conséquent se servir des formes qui y étaient associées - une forme bien à lui, qui confèrerait à son écriture cette solidité qu'il reconnaissait dans les caractères eux-mêmes".

    Poursuivant, sur le ton de la rêverie, on aimerait trouver une parenté étymologique entre la stèle et l'étoile.
    Mais le dictionnaire nous détrompe...

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  • UNE ABSENCE NOMMEE DESIR

    Avoir la tête dans les étoiles peut donner de grandes satisfactions.
    C'est ainsi qu'on apprécie l'étymologie du mot "désir".

    Le latin "desiderata" désigne très précisément le de-siderata, c'est-à-dire l'absence d'étoiles.
    Désirer serait donc constater l'absence et, dans un sens plus actif, rechercher l'inaccessible.

    On imagine alors, si nous étions chinois, la peine à trouver l'idéogramme décrivant ce manque.
    Peut-être un ciel noir?

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  • Edmond JABES et le LIVRE

    "Vous aurez à veiller une grande oeuvre: celle que j'écris".

    Cet extrait provient d'une lettre adressée à Edmond Jabès à sa future épouse.
    Il avait vingt et un ans.
    Elle dix-neuf.

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  • PROMESSE NON TENUE

    Romain GARY a publié "La Promesse de l'Aube".
    Peut-être est-ce en réponse - et par anticipation ! - que Charles BAUDELAIRE a écrit "L'Examen de Minuit"...

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