Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu ne pourrais plus t'égarer.
Nachman de Breslau.
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Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu ne pourrais plus t'égarer.
Nachman de Breslau.
Jacques RÉDA, dans le n°59/60 de la revue Théodore Balmoral, scrute la langue du haut d'un Observatoire du site oral. Un exemple :
Gay
L'i grec de ce mot facilite son association avec les amours de même origine.
Décharge n°142 ouvre ses pages à Bernard BRETONNIÈRE, chargé de répondre à la question : « qu'est-ce que n'est pas la poésie ?». Retenons entre autres :
La poésie n'est pas un bouquet de poèmes de Prévert.
La poésie n'est pas propre, pas sage, pas cuite, pas bien élevée.
La poésie n'est pas une thérapie.
La poésie n'est pas les bonnes manières;
La poésie n'est pas sans risques.
La poésie n'est pas claire.
La poésie n'est pas un bagage léger.
La poésie n'est pas plus importante que la vie.
La poésie n'est pas de tout repos.
La poésie n'est pas une gymnastique universitaire.
La poésie n'est pas une pose.
La poésie n'est pas ce que je réussis à faire chaque jour à heure fixe.
L'exercice pousse chacun à poursuivre avec sa propre liste.
Allons-y :
La poésie n'est pas rien.
La poésie n'est pas tout.
La poésie n'est pas là pour faire joli.
La poésie n'est pas une façon de faire joli.
La poésie des autres n'est pas facile à pénétrer.
La poésie qu'on écrit n'est pas facile à extraire.
La poésie n'est pas une danse de salon.
La poésie n'est pas un métier par chez nous.
En préface d'un recueil de Michel MERLEN, Patrice DELBOURG note :
Peser sur le langage, c'est chercher querelle à sa généalogie, c'est faire descendre la chair dans les choses.
Cela rappelle Claude NOUGARO, qui boxait les mots.
André de FOUQUIÈRES a publié Cinquante ans de panache.
Le titre de l'opuscule, redoublé de la particule, renseigne assez sur le personnage...
Interrogé malicieusement sur l'usage du mot « merdre » par le Père Ubu, il opposait vivement:
Édifiant, cornegidouille !
On trouve dans la correspondance de Gustave FLAUBERT une lettre dans laquelle il moque avec vigueur une dame qui rendait régulièrement visite à ses parents, proférant force inepties.
Il avertit alors qu'il projette d'en collecter le flux pour en faire un livre recensant tous les possibles de la bêtise humaine.
Bouvard et Pécuchet pointaient ainsi leur nez. Le petit Gustave avait dix ans.
Littéralement "rose et vin", l'expression persane "gol-o mol" résume ce que le monde peut offrir de plus désirable. On apprécie que ce bouquet se présente ainsi à l'oeil, avec tant de rondeurs.
Nicolas Bouvier a bâti sa vie littéraire sur l'écume d'un ancien voyage.
Son écriture alliait la précision et l'humilité de l'entomologiste. Et en l'écoutant, on était saisi par cette rigueur, qu'il manifestait également à l'oral. Amplifiée encore à la fin de sa vie, par la fixité de son regard.
Il semble que ce genre de perfection - qui n'est pas l'apanage des écrivains - émane d'une réceptivité au présent, d'une indéboulonnable attention à l'instant, même quand il n'est que l'écho fatigué d'une expérience lointaine.
Nicolas Bouvier n'a pas raconté son périple: il en a relevé les traces, demeurées présentes, au moment de sa relation.