Nous sommes simples gens, puysqu'il plaist à dieu. Et appellons les figues, figues ; les prunes, prunes ; les poyres, poyres.
François RABELAIS, Pantagruel, Livre IV, chap. LIV.
Une vérité comme celle-là, on en ferait un manifeste.
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Nous sommes simples gens, puysqu'il plaist à dieu. Et appellons les figues, figues ; les prunes, prunes ; les poyres, poyres.
François RABELAIS, Pantagruel, Livre IV, chap. LIV.
Une vérité comme celle-là, on en ferait un manifeste.
Une citation de Georges PEREC, bien avant la mode des miscellanées :
Ce qui me fascine chez Jules Verne, c'est qu'il est le seul écrivain, après Rabelais, qui soit capable de donner pendant cinq pages des noms de poissons sans que ce soit ennuyeux... il y a des gens qui trouvent ça très ennuyeux, moi je trouve ça fascinant. Ce sont les mots qui créent l'histoire, qui suscitent l'histoire.
Mais l'expérience montre qu'avec un peu de patience, on parvient à les détourner d'un goût déjà trop bien contrôlé par les annonceurs de la télé.
C'est la victoire du panier de mûres sur le Chocapic, et c'est une belle performance !
...[le ramoneur] m'avoua qu'il passait ses nuits à lire des lettres d'amour calcinées, les plus bouleversantes, les plus terrifiantes, les plus étonnantes, celles que le destinataire ne reçoit jamais, jamais ; celles qu'aucune créature n'ose jeter à la boîte, des lettres qui dépassent l'entendement, d'une sexualité épique, des lettres brûlées par les mots eux-mêmes, et que toute autre littérature lui paraissait inexistante à ses yeux, mensongère, exsangue, interchangeable, tout juste bonne à de pauvres petites culottes courtes de ton espèce...
René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset, 1960.
Je rallume. Trois heures sept. Il fera jour dans quelques heures, le Calendrier des Postes l'affirme. Le Calendrier des Postes mentionne les marées d'équinoxe durant lesquelles les sauveteurs bretons gagnent leurs médailles.
René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset 1960.
Au reste, préparez votre petit billet car, la nuit tombée, les ruelles pullulent de postiers et autres pompiers ou éboueurs en mal d'étrennes.
Monsieur le Comte continue de trouver curieux que, de tous les souvenirs évoqués par ses coreligionnaires, les seuls vivaces soient ceux qui ont trait aux catastrophes, à l'horreur. - « Tu te souviens de l'épidémie de choléra ? Du vampire de Düsseldorf ? De Sébastopol ? Des enfants brûlés vifs ? Des tranchées qu'on nettoyait tout le temps ? Des exécutions d'otages ? Des inondations ? De la fuite dans les égouts ? De Paul Déroulède ?... Tu te souviens lorsqu'on m'a amputé la jambe ? » Alors commence le festin des moignons. Alors les rayons de la grâce les illuminent ; le sang anime enfin ces cires balbutiantes ; la plupart ne sont point sortis de cet âge d'or.
René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset 1960.
Aujourd'hui qu'il ne reste plus rien non plus du bon côté des moignons, on songe à donner un autre sens aux commémorations du 11 novembre.
Mais la nostalgie des catastrophes survivra sans doute aux nostalgiques de cette catastrophe-là.
Vous aimez les mots ?
Vous ne craignez pas l'humour grignoté par les vers ?
Ceci est pour vous :
Deux citations un brin perfides :
La psychanalyse est la mise en question du psychanalyste.
Jacques Lacan
La psychanalyse s'arrête quand le patient est ruiné.
Carl Gustav Jung