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Littérature - Page 26

  • Ramón GÓMEZ de la SERNA : SURPRIS par l'AUBE


    La nuit s'attarde longtemps dans l'usine du travailleur intellectuel... Mais l'aube vient jusque là et la confisque.

    Ramón GÓMEZ de la SERNA, L'Aube, à paraître chez André Dimanche.

     

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  • L'INSTINCT de GREGUERÍA


    Jacques ANCET publie une note sur l'Aube de Ramón GÓMEZ de la SERNA et en profite pour dépeindre les contours de la greguería, notion volatile.

    Le mot [greguería] a été trouvé en 1912 par Ramón pour qualifier, dit Valéry Larbaud, "ces notations d'images spontanées et d'états d'âme, puisées en plein courant psychique" ; il a l'avantage par son sens de cris confus, de clameurs, de "bavardage inarticulé", de "jacasserie", de "criaillerie" - on parle de la greguería des enfants qui sortent de l'école, de la greguería des perroquets dans la forêt, etc. - de suggérer à la fois le brouhaha des choses et les cris émis par une gorge humaine, donc de confondre le sujet et l'objet, l'intérieur et l'extérieur. Autrement dit, de donner à entendre au creuset du langage, la rumeur du monde dans la rumeur d'une âme.

     

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  • GÓMEZ de la SERNA : l'ANGOISSE de l'AUBE


    Comme les pages deviennent vides et profondément blanches dès qu'elles sentent l'aube ! Elles deviennent pâles de terreur car voilà qu'arrive ce qui dément leur mensonge, le mensonge selon lequel elles sont remplies mêmes quand elles sont blanches.

    Ramón GÓMEZ de la SERNA, trad. J.Ancet, à paraître chez André Dimanche.


     

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  • Une SIMPLICITÉ PANTAGRUÉLIQUE


    Nous sommes simples gens, puysqu'il plaist à dieu. Et appellons les figues, figues ; les prunes, prunes ; les poyres, poyres.


    François RABELAIS, Pantagruel, Livre IV, chap. LIV.


    Une vérité comme celle-là, on en ferait un manifeste.

     

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  • QUENEAU : ZAZIE dans le NEMO


    Une citation de Georges PEREC, bien avant la mode des miscellanées :

    Ce qui me fascine chez Jules Verne, c'est qu'il est le seul écrivain, après Rabelais, qui soit capable de donner pendant cinq pages des noms de poissons sans que ce soit ennuyeux... il y a des gens qui trouvent ça très ennuyeux, moi je trouve ça fascinant. Ce sont les mots qui créent l'histoire, qui suscitent l'histoire.

     

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  • HONG FEI : BIO-ÉDITEUR

     

    Hong Fei est un éditeur malin, qui surfe sur la vague de la diversité culturelle, en adaptant des contes chinois pour les faire entrer dans nos chères têtes blondes.
    Cela donne des livres que les parents offrent avec plaisir à leurs enfants qui les reçoivent avec méfiance.

    Mais l'expérience montre qu'avec un peu de patience, on parvient à les détourner d'un goût déjà trop bien contrôlé par les annonceurs de la télé.
    C'est la victoire du panier de mûres sur le Chocapic, et c'est une belle performance !

     

     

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  • OBALDIA : l'AMOUR qui RAMONE


    ...[le ramoneur] m'avoua qu'il passait ses nuits à lire des lettres d'amour calcinées, les plus bouleversantes, les plus terrifiantes, les plus étonnantes, celles que le destinataire ne reçoit jamais, jamais ; celles qu'aucune créature n'ose jeter à la boîte, des lettres qui dépassent l'entendement, d'une sexualité épique, des lettres brûlées par les mots eux-mêmes, et que toute autre littérature lui paraissait inexistante à ses yeux, mensongère, exsangue, interchangeable, tout juste bonne à de pauvres petites culottes courtes de ton espèce...

    René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset, 1960.

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  • OBALDIA : FIDÈLE aux POSTES

     

    Je rallume. Trois heures sept. Il fera jour dans quelques heures, le Calendrier des Postes l'affirme. Le Calendrier des Postes mentionne les marées d'équinoxe durant lesquelles les sauveteurs bretons gagnent leurs médailles.

    René de OBALDIA, Le Centenaire, Grasset 1960.

     

    Au reste, préparez votre petit billet car, la nuit tombée, les ruelles pullulent de postiers et autres pompiers ou éboueurs en mal d'étrennes.

     

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