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Littérature - Page 23

  • Bernard PIVOT : CÉDILLE sans COMPLEXE

     

     

    La cédille est la reine du transformisme. Non seulement elle change une lettre en une autre lettre, mais sa morphologie se prête aux interprétaions que suggère le mot auquelle elle est liée. Ainsi la supériorité de notre garçon sur ses camarades étrangers : le boy, le ragazzo, le muchacho, le Junge, etc., tient à ce qu'il a un sexe et qu'il le montre. Met-il un caleçon ? Il continue d'afficher sa virilité.

     

    Bernard PIVOT, Les mots de ma vie, Albin Michel, 2011.

     

    Concernant le caleçon, que chaque chose reste à sa place, et surtout la cédille !

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  • GRECE : AUTRES TEMPS, MÊMES MOEURS

     

     

    En 1852, le gouvernement grec désespérait de payer jamais les intérêts de la dette extérieure. Il se promettait seulement de témoigner sa bonne volonté aux trois puissances en leur donnant 400.000 drachmes par an.

    Edmond ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854.

     

    Cette Grèce contemporaine en 1854 l'est donc encore aujourd'hui...

     

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  • Bernard PIVOT : CHAPEAU HAUT



    Restons encore un peu dans cette ambiance funèbre avec Les mots de ma vie, de Bernard PIVOT :



    Âme

    À notre mort, c'est l'accent circonflexe, le chapeau de l'âme, qui s'envole, aspiré par de puissants courants d'air métaphysiques. Après quelques jours, semaines ou mois - comme les météorologues, les théologiens ne sont pas d'accord sur le temps à long terme -, le chapeau parvient à un vestiaire immense aux murs couverts d'innombrables porte-manteaux. Tout naturellement il s'accroche à l'un d'eux. C'est là, dans les patères noster, qu'il attend le Jugement dernier.


    Albin Michel, 2011.

     

     

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  • Michel LEIRIS à la RADIO



    Style bravache :
    - A bon entendeur... salut !

    Style Harpagon :
    - Ma cassette !

    Style courtois :
    - Restez couvert.

    Style téléphonique :
    - Ne coupez pas...

    Style sans façons :
    - A la bonne vôtre !

    Style éperdu :
    - A l'assassin !

    Style philosophique :
    - Mieux vaut tard que jamais.

    Style aérostier :
    - Lâchez tout !

    Style casino :
    - Rien ne va plus !

    Style homme d'état :
    - La séance continue.

    Style bon enfant :
    - c'est trop bête...

    Style complainte :
    - Madame la Mort, Madame la Mort, ne me serrez pas si fort...



    Michel LEIRIS, Frêle bruit, Gallimard, 1976.



    Ce texte (et tout un fourbi d'autres fibrilles) est à écouter, brillamment mis en onde ici.
       
    L'écoute en ligne est possible pendant... un certain temps. Podcasts à volonté !
    A vos pécés ou macs...

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  • AUTRES TEMPS, AUTRES SENATEURS

     

     

    M. de Talleyrand, tout puissant alors, laissa mettre la plus ridicule des conditions, celle qui devait infirmer toutes les autres : les sénateurs se déclarèrent héréditaires et leurs pensions avec eux.

    Mme de STAËL, Considérations sur la Révolution, t. 2, 1817.

     

     

    Ridicules mais prévoyants !

     

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  • À un CHEVAL PRÈS

     

     

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    Je le vois encore s'engouffrer dans la vieille Victoria qui puait le cuir et le crottin (et qui allait être remplacée par une cinq chevaux Citroën).


    Hervé BAZIN, Vipère au poing, 1948.

     

    Darwin ne l'avait pas prévu.

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  • Saint DONALD (PRIEZ pour NOUS)

     

     

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    De toutes les espèces de canards, la plus dangereuse pour les journaux de l'opposition, c'est le canard officiel. Quelque rusés que soient les journalistes, ils sont parfois les dupes, volontaires ou involontaires, de l'habileté de ceux d'entre eux qui, de la presse, ont passé, comme Claude Vignon, dans les hautes régions du pouvoir.

    Honoré de BALZAC, La Cousine Bette, 1846.

     

     

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  • Francis PONGE contre les CHOSES

     

     

     

     



    Ces ruées de camions et d'auto, ces quartiers qui ne logent plus personne mais seulement des marchandises ou les dossiers des compagnies qui les transportent, ces rues où le miel de la production coule à flots, où il ne s'agit plus jamais d'autre chose, pour nos amis de lycée qui sautèrent à pieds joints de la philosophie et une fois pour toutes dans les huiles ou le camembert, cette autre sorte d'hommes qui ne sont connus que par leurs collections, ceux qui se tuent pour avoir été « ruinés », ces gouvernements d'affairistes et de marchands, passe encore, si l'on ne nous obligeait pas à y prendre part, si l'on ne nous y maintenait pas de force la tête, si tout cela ne parlait pas si fort, si cela n'était pas seul à parler.


    Rien de nouveau sous le soleil, pas même la laideur du monde ou l'indignation qu'elle suscite, puisque ce texte n'est ni de Jean-Luc MELENCHON ni de Stéphane HESSEL, mais de Francis PONGE.
    En 1930.

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