Je pose le pied sur la ronce qui gêne mon passage ; juste après l'avoir franchie, je la sens revenir derrière moi à sa position initiale.
Nathalie QUINTANE, Chaussure, POL, 1997
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Je pose le pied sur la ronce qui gêne mon passage ; juste après l'avoir franchie, je la sens revenir derrière moi à sa position initiale.
Nathalie QUINTANE, Chaussure, POL, 1997
La poésie c'est quand il y a du mou dans
les connexions neuronales, ou quand au contraire ça gicle trop vite.
Ivar CH'VAVAR, Hôlderlin au mirador, Le corridor bleu, 2020
Sur X, #LePoèmeDéphasé change de phase (tiens ?... comme la lune) :
Et @HenriChevignard continue d'alimenter le #RebondPoétique :
...
je vis dans un monde de vieilles à chapeau défilant dans leur automobile,
tandis que d'autres jouent des coudes sous l'abribus pour éviter la pluie,
je vis près d'un aveugle qui va avec son chien à la boucherie,
je suis citoyen et contribuable, je suis usé
et ça se voit à la fatigue avec laquelle, chaque jour, mes yeux entrent dans mes chaussures ;
je vis à l'époque des pilules pour dormir et maigrir, pour se calmer et pour mourir à domicile,
des plastiques et des cuirs, des cravates et des conserves,
et des ordures du monde qui voyagent de vague en vague en vague errante,
époque où l'on peut mourir du cœur sans avoir aimé
et où plus personne ne meurt d'amour dans les livres,
époque de maris policiers, ponctuels comme des créanciers.
...
Jorge Enrique ADOUM, L'amour désenfoui, trad. F.M.Durazzo, Myriam Solal, 2008
...
il était encore très tôt,
le langage ne s'était pas encore dégradé
dans l'érosion de la promesse théâtrale, maladroite et trompeuse,
et l'amour vertigineux ne se prolongeait pas dans le mensonge stupide
comme le son dans le silence
...
Jorge Enrique ADOUM, L'amour désenfoui, trad. F.M.Durazzo, Myriam Solal, 2008
Boîte-de-pandore-un poème soulever
le couvercle. regarder là-dedans ? encore une
de tes métaphores. et que tu aies pu croire
Si longtemps avec ça ouvrir toutes portes
t'imaginer être celui
qui avait la bonne clef chaque mot
La bonne clef chaque livre
trousseau cliquetant
inutile. avec l'âge on revient
Dans une ville étrangère
toutes les serrures ont été changées.
Claude ADELEN, Obligé d'être ici, Obsidiane, 2012
...
Arbres qui dorment
debout, et autour d'eux leurs ombres
qui tournent. La meule des heures grince,
tout ce qui veille sous étoiles
ou sous soleil fleurit : bosquets et rosiers,
tiges, têtes florales qui ne tombent pas
de sommeil, seulement se détachent
pour mourir au hasard des nuages. Et nous ?
défleuris, défeuillés (endeuillés ?), au pied
de nous-mêmes, vers des sentiments inconnus
nous en aller comme on s'en irait vers la mer...
Claude ADELEN, Obligé d'être ici, Obsidiane, 2012
Je te parlerai moins des écritures qui se tricotent sur ces feuilles sèches. Ce sont les mille et un problèmes de l'escargot mental, ou encore tous les germes de l'ennui, les moustiques de l'agitation, les atomes de velléité, de doute et de scrupule qui, presque chaque jour, tourmentent chaque minute.
Paul VALÉRY, in 32 grammes de pensée, Nicole Marchand-Zañartu et Jean Lauxerois, Médiapop, 2020