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Sur du vent - Page 183

  • Rossano ROSI : pour la BELGIQUE (1/2)

     

    rossano rosi,météore,pôle,rue,neige,

     

     

    27. Météore (rue du Pôle - 1210)

     

    Un peu de neige est tombée rue du Pôle,

    qui soudain joue à merveille son rôle.

    On s’y croirait (s’il n’y avait cette geôle

    d’armé béton pour lui donner son drôle

     

    d’aspect. (Jamais nul matou n’y miaule ;

    nul chien n’y chie. Rue sans vie, on n’y frôle

    que des capots, des banquises de tôle.

    (Le promeneur lui tourne les épaules,

     

    préférant se risquer vers la ceinture

    pentagonale de bruits et de voitures

    jouxtant ces lieux ; (il y voit même un temple

     

    au pseudoclassicisme attique et kitsch

    que deux buildings prennent comme en sandwich

    (du haut desquels vingt années nous contemplent)).))).

     

    Rossano ROSI, Les Rues parallèles (extraits), Action Poétique n° 185 (Belges & Belges), septembre 20006.

     

     

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  • Le SOMMEIL selon Anise KOLTZ

    sommeil,rêve,

     

    Sommeil qui ne vient d’aucune vallée

    et qui ne va vers nulle part

    sommeil qui nous cloue

    pour y suspendre ses images

     

    Anise KOLTZ, Action poétique n° 138/139, Printemps 1995.

     

     

    L'illustration est empruntée à Coco qui, elle, ne l'est pas du tout avec des pinceaux... 

     

     

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  • L'ÎLE (4/4)

    île,porte,

    4, à ma porte

     

    Les contours de l'île commencent à ma porte, quand j'aborde aux plages des heures lisses, jusqu'aux nuits sans menace et sous des étoiles dociles ; ou à rebours quand je déserte les flots domestiques, vers une tribulation sans aventure ni péril, seulement hors la salle des habituelles machines, dans l'animalité de bruits étrangers, et la végétation sombre des visages inconnus.

     

     

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  • L'ÎLE (3/4)

    île,mer,bleu,

     

    3, sirènes et pourceaux

     

    Personne masculine mais troublée d'un e , île serait un double pour Ulysse - et son nom sera Personne -, qui émerge de volcaniques  profondeurs, comme lui du songe des océans, bercé par des flux contraires d'espaces et de temps, conscience battue par des vents  d'absence, dérivant alangui ou téméraire, de récif en écueil entre sirènes et pourceaux, jusqu'au bois tendre de son lit.

     

     

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  • L'ÎLE (2/4)

    île,rocher,

     

    2, dans les limbes

     

    Embrumées dans les limbes, deux branches pointent et mettent l'accent sur un palmier unique arborant sa solitude. Cernées de voyelles fluides, ce sont terres grises où arpenter sa peine lourde comme chaîne, l'exil où ruminer son ancien soi, guettant un signal de vapeur, ou le sable d'où extraire fiévreux tout l'or d'une vie rêvée.

     

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  • L'ÎLE (1/4)

    île,vent,sel,goëland,

     

    1, simple tache

     

    Pour les masses de l'intérieur, simple tache, couleur d'argile ou de paille, projetée sur fonds bleus, pour donner aux rêveurs bonne espérance, désir de Pâques ou de vierges, escales vers un Levant de fortune, tandis que quelques heureux ont fait de beaux voyages, accostant sur ces ailleurs de moins pâles marquises, sous le vent qui redouble le sel à leur visage.

     

     

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  • שאל : la QUESTION-LIMBES

    cimetière,cyprès,

     

    Précipité de réponses, notre temps est servile pour les vérités et certitudes

    puis en un vaste séjour, une nuit profonde garde nos corps étendus, un grand livre à la main

    où tout reste à résoudre dans le secret d'une unique question

     

     

     

     

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  • Julio CORTAZAR et le RÊVE

    couple,

     

    Ils avaient dormi tête contre tête et là, malgré ce voisinage physique, malgré cette coïncidence presque totale des attitudes, des positions, des souffles, la même chambre, le même oreiller, la même obscurité, le même tic-tac, les mêmes stimulants de la rue et de la ville, les mêmes radiations magnétiques, la même marque de café, la même conjonction planétaire, la même nuit pour tous les deux étroitement embrassés, ils avaient fait des rêves différents, ils avaient vécu des aventures différentes, l'un avait souri pendant que l'autre fuyait épouvantée, l'un avait repassé un examen d'algèbre pendant que l'autre arrivait dans une ville de pierres blanches.

     

    Julio CORTAZAR, Marelle, Trad. Laure Guille-Bataillon, Gallimard 1966.

     

     

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