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julio cortazar

  • Julio CORTÁZAR et le LIERRE

    vert,

     

    Le lierre

     

    Mer d'oreilles attentives, que te dit-elle la pierre ?

    Tu glisses sur les tombes, tu collectionnes des noms,

    tu frissonnes quand le vent de l'été te réveille

     

    pour explorer tes mains et leur ravir les voix

    que tu rassembles minutieux, masquant le temps,

    veilleur des dialogues et des adieux fièvreux.

     

    Ton rêve solitaire veille sur les tombes

    ô origine des langues, ô lierre frémissant

    où peu à peu la nuit des morts se réunit -

     

    En vain les jeux de la tempête te réclament ;

    les fontaines de lumières et les statues du jour,

    depuis longtemps t'attendent pour s'offrir dénudées

     

    tandis que toi, reclus, tu habites les stèles.

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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  • Julio CORTÁZAR QUESTIONNE

    noir,blanc,

     

    Je ne questionne pas sur les gloires ni les neiges,

    je veux savoir où se retrouvent les hirondelles mortes,

    où vont les boîtes d'allumettes usées.

    Aussi grand que soit le monde

    il y a les ongles à couper, les effiloches,

    les enveloppes fatiguées, les cils qui tombent.

    Où vont les brumes, le dépôt du café,

    les almanachs d'un autre temps ?

    ...

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, José Corti, 2010, trad. S.Baron-Supervielle

     

     

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  • L'ORDRE selon Julio CORTÁZAR

    arc-en-ciel,

     

    ...

    Ne pas accepter un autre ordre que celui des affinités, une autre chronologie que celle du cœur, un autre horaire que celui des rencontres à contretemps, les véritables.

    ...

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, trad. Silvia Baron Supervielle, José Corti, 2010.

     

     

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  • Julio CORTAZAR et le RÊVE

    couple,

     

    Ils avaient dormi tête contre tête et là, malgré ce voisinage physique, malgré cette coïncidence presque totale des attitudes, des positions, des souffles, la même chambre, le même oreiller, la même obscurité, le même tic-tac, les mêmes stimulants de la rue et de la ville, les mêmes radiations magnétiques, la même marque de café, la même conjonction planétaire, la même nuit pour tous les deux étroitement embrassés, ils avaient fait des rêves différents, ils avaient vécu des aventures différentes, l'un avait souri pendant que l'autre fuyait épouvantée, l'un avait repassé un examen d'algèbre pendant que l'autre arrivait dans une ville de pierres blanches.

     

    Julio CORTAZAR, Marelle, Trad. Laure Guille-Bataillon, Gallimard 1966.

     

     

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  • Julio CORTAZAR et la CIRCULATION

    voiture,coccinelle,

     

    Selon les dires, le vieux avait glissé, l'auto avait brûlé le feu rouge, le vieux avait voulu se suicider, tout allait de plus en plus mal à Paris, la circulation devenait monstrueuse, ce n'était pas la faute du vieux, les freins de l'auto ne marchaient pas, le vieux était d'une imprudence folle, la vie était de plus en plus chère, il y avait trop d'étrangers qui ne comprenaient rien aux règlements de la circulation et qui prenaient le travail des Français.

     

    Julio CORTAZAR, Marelle, Trad. Laure Guille-Bataillon, Gallimard 1966.

     

     

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