Dieu donne en permanence
un dieu donne en permanence ce qui va mourir
Claude MINIÈRE, Hymne, Tarabuste, 2002
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Dieu donne en permanence
un dieu donne en permanence ce qui va mourir
Claude MINIÈRE, Hymne, Tarabuste, 2002
...
Pas à pas
Le passé
Gagne sur l'avenir
Et le présent
Sale petit bout de sucre qui ne fond pas et fait sans cesse un nuage
à la surface du café
Le présent
Délicieux présent
Constamment absent
Robert DESNOS, Poèmes de minuit - Inédits 1936-1940, Seghers, 2023
...
Poème, je ne vous demande pas l'aumône,
Je vous la fais.
Poème, je ne vous demande pas l'heure qu'il est,
Je vous la donne.
Poème, je ne vous demande pas si vous allez bien,
Cela se devine.
Poème, poème, je vous demande un peu...
Je vous demande un peu d'or pour être heureux avec celle que j'aime.
Robert DESNOS, Les sans cou, 1934
Frappe à la porte
On n'ouvre pas
Frappe à la porte
On ne répond pas
Fends la porte
Et ne t'en va pas
Porte défoncée
Maison livrée
Tu es chez toi
L'amour la vie la santé
Sont à ce prix
Robert DESNOS, Poèmes de minuit - Inédits 1936-1940, Seghers, 2023
Angle blanc
Le plafond n'intercepte pas le ciel
Il le remplace
Seulement le plafond c'est plus sûr que le ciel qui n'est rien
Et je ne souhaite le ciel à aucun homme
Tandis que je souhaite à chacun de mes amis
Je souhaite à tous les hommes
Un plafond au-dessus de leur lit
Robert DESNOS, Poèmes de minuit - Inédits 1936-1940, Seghers, 2023
La vérité.
Les guerres.
Les grandes.
Celles qui sont venues par les ports.
Celles qui ont traversé les frontières pour imposer d'autres frontières.
Celles, ouvertes et déclarées, avec leurs pompes et décors.
celles qui tuaient sans dire leur nom,
les forts se contentant de piétiner les faibles,
sans hymne ni cocardes.
Lyonel TROUILLOT, Le doux parfum des temps à venir, Actes Sud, 2013
Poèmes de vigueur ! Éclats de lumineuse
fraîcheur ! Combien garderez-vous les pétales colorés de
votre verbe ? Comme le lys fragile un instant
de gloire ? Ou comme
la marguerite des champs résistante et modeste
de longues semaines de présence rassérénante ?
Cela, nul de la sait. Un vers pur ne doit
se perdre à peser ses chances mais
surgir imposer le jamais ouï, la
si ancienne beauté que déjà
perdue non pas quémander l'attention mais
incliner les regards vers soi avec
l'autorité légère qui signe la force garder
captives les âmes portées vers des beautés qui
rafraîchissent, contentent, trompent
l'angoisse, disposent
ceux qui les regardent - ô gloire des bouquets ! -
à l'égalité de cœur qu'il faut pour
aller à la vie légère sans faute.
Jean-Paul MICHEL, Défends-toi, beauté violente !, Flammarion, 2001
Si peu qu'il soit dit
autour et dedans
le livre n'attend pas
mais délivre la chambre
murée dans la chaux
mûrie en elle
pensée qui fait entrer l'abeille
dès qu'on y regarde.
Thierry METZ, De l'un à l'autre, Jacques Brémond, 1996