J'aime calculer lentement lentement
mais faux.
J'aime les calculs faux
car ils donnent
des résultats plus justes.
Hans ARP, Jours effeuillés, Gallimard, 1966
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J'aime calculer lentement lentement
mais faux.
J'aime les calculs faux
car ils donnent
des résultats plus justes.
Hans ARP, Jours effeuillés, Gallimard, 1966
... Chaque
écrivain écrit une seule longue œuvre
dont il ne connaît pas entièrement la tonalité.
Il est poursuivi par des récurrences, il copie
mais boit à une source - on le saura plus
tard - qui est sa cadence.
Louis ZUKOFSKY, A (Section 12), Trad. S.Gavronsky et Fr.Dominique, Virgile, 2003
Les bateaux qui portent le nom
Des rois et des reines
Voguent hors du
Monde
Ainsi Akhénaton
Voyage
Depuis son estomac
Vers le soleil
Nuit et jour
Louis ZUKOFSKY, A (Section 12), Trad. S.Gavronsky et Fr.Dominique, Virgile, 2003
Puisé dans le songe d'une nuit d'été :
Mais d'où vient ce doux accord avec le monde ?
L'ordre régit la musique, le même ordre
règle la place des étoiles et des plumes
sur l'aile d'un oiseau
Au centre de l'harmonie
Une musique des plus célestes
Telle est la vérité de l'univers.
Louis ZUKOFSKY, A (Section 12), Trad. S.Gavronsky et Fr.Dominique, Virgile, 2003
Jusqu'à la fin des fins écrire afin
de ne jamais se réveiller des mots
Croire accoupler les mots toujours comme des corps
Dans le murmure prolongé du jouir
Que tout se taise, rien ne parle,
dans le bordel amer de l'écriture
qu'il n'y ait plus d'autre miroir
qu'au dos des mains les tavelures
de l'âge...
Claude ADELEN, Aller où rien ne parle, Ed. Léo Scheer, 2001
On peut recevoir la grâce de l'invisible
sans dieu ni foi ni loi
sans autre tentation
que de lâcher la proie pour l'autre.
André VELTER, Du Gange à Zanzibar, Gallimard, 1993
On en écrit encore !
Notre façon à nous de vivre, en mémoire
En désir d'ailleurs que dans la vie,
L'été fut bleu et jaune,
Et tout éclaboussé de rouge
Coquelicots, lèvres, fleurs de robes,
Notre façon à nous de dire
Mille mercis à la lumière ardente
Qui crève les yeux des poètes :
"Regarde de tous tes yeux regarde !"
Puis dans les mots dépose
Les couleurs apaisées. À part toi célébrant
L'éloignement du monde : le jour se lève
Proclame chaque poème quand la nuit tombe
Et, larme, te sauve de la cécité.
Claude ADELEN, Aller où rien ne parle, Ed. Léo Scheer, 2001
À celles qui sont dans les musées
Les verticaux en foule vont et viennent
autour des taciturnes,
sur la dalle pâle traîne
leur ombre bavarde, paroles
Qui sonnent creux sont les corps
quand on toque à leur dos de bronze,
à leurs torses comme à des portes.
...
Claude ADELEN, Aller où rien ne parle, Ed. Léo Scheer, 2001