L'écrevisse de ta rivière
m'a séduit, oui.
Comme t'a mon crabe de mer
séduite aussi.
Rafael ALBERTI, Marin à terre, trad. Cl.Couffon, Poésie-Gallimard, 1985
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
L'écrevisse de ta rivière
m'a séduit, oui.
Comme t'a mon crabe de mer
séduite aussi.
Rafael ALBERTI, Marin à terre, trad. Cl.Couffon, Poésie-Gallimard, 1985
Crachent-ils fumée, feu, vapeur
les trois o des locomotives ?
Dans quel parler tombe la pluie
sur les villes de la douleur ?
Quelles syllabes harmonieuses
le vent marin répète à l'aube ?
Est-il étoile plus ouverte
que le terme coquelicot ?
Est-il deux crocs plus affilés
que les syllabes de chacal ?
Pablo NERUDA, La rose détachée et autres poèmes, trad. Cl.Couffon, Poésie-Gallimard, 1979
...
Louée soit la vieille terre à couleur d'excrément,
loués soient ses cavités, ses sacro-saintes ovaires,
les sous-sols du savoir où furent conservés
cuivre, pétrole, aimants, quincaille, pureté,
l'éclair qui paraissait descendre de l'enfer
fut amassé par la mer ancestrale des racines
et chaque jour le pain est venu nous saluer
sans se soucier du sang et de la mort, les vêtements
de ces maudites lignées d'hommes qui font la lumière du monde.
Pablo NERUDA, La rose détachée et autres poèmes, trad. Cl.Couffon, Poésie-Gallimard, 1979
Longues années, recouvertes de cendre, iront s'effilochant.
Longs rêves à la petite vitesse perdront leurs directions au bout du compte.
Nuits ravageuses pour des petits matins déments,
ce qu'il peut déjà être tard !
Il doit se passer quelque chose mais il ne vaudrait mieux pas.
J'assiste à la naissance du masque et de la ferraille en-dedans.
Je ne peux que regarder à travers le grillage
le ciel trop bleu me quadrillant,
le ciel trop bleu.
Dominique FABRE, Avant les monstres, Cadex, 2009
...
Soleils et cigales disséquant le silence
...
Jean FANCHETTE, L'Île Équinoxe, Philippe rey, 2009
chaque fois le dire
se dérobe
les mots deviennent
un écran presque lisse
et la chair
devient une image
je sais cela que le désir
nullement lisse
dans les mots
n'est pas visible
Paul-Louis ROSSI, Faïences, Flammarion
Perdue
à t'être quotidienne
dissoute dans l'eau de vaisselle
les questions sans écho
ai tiré les rideaux fermé les volets
pour rendre la maison
aux palabres des oiseaux
Ne prendrai corps
qu'à l'appel de mon nom
prononcé sur le ton exact du désir
Emmanuel FLORY, Sur le ton exact du désir, Rougerie, 2008
L'homme de trait, l'animal de somme. J'ai vu la preuve de son passage, ces minuscules rognures d'ongles trouvées dans la bibliothèque.
Éric FERRARI, Les corvéables les répondants, Cheyne, 2010