Le guerrier dort
seules ses armes veillent.
L'été ouvre les écluses
et le sommeil se peuple
d'imprécises batailles
...
Àlvaro MUTIS, Et comme disait Maqroll el Gaviero, Poésie-Gallimard, trad. F.Maspero
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Le guerrier dort
seules ses armes veillent.
L'été ouvre les écluses
et le sommeil se peuple
d'imprécises batailles
...
Àlvaro MUTIS, Et comme disait Maqroll el Gaviero, Poésie-Gallimard, trad. F.Maspero
Dans un tunnel obscur où se mêlent villes, odeurs, tapis verts, colères et fleuves, pousse la plante du poème. Une feuille sèche et jaune serrée entre les pages d'un livre oublié, tel est le maigre fruit offert.
La poésie remplace,
le mot remplace,
l'homme remplace,
les vents et les eaux remplacent...
La défaite se répète dans la suite des temps, hélàs irrémédiable !
Àlvaro MUTIS, Et comme disait Maqroll el Gaviero, Poésie-Gallimard, trad. F.Maspero
Attendre le temps du poème c'est tuer le désir, supprimer les ardeurs, se livrer à l'angoisse stérile... et voilà que les mots nous recouvrent de telle sorte que nous ne pouvons voir le meilleur de la bataille, quand le drapeau fleurit sur les moignons sanglants du prince. Éternisez cet instant !
Àlvaro MUTIS, Et comme disait Maqroll el Gaviero, Poésie-Gallimard, trad. F.Maspero
L'avenir de la mort
est encore l'avenir
Les hommes ont laissé leur regard
sur le portemanteau du feu
et la nuit remplace
nos yeux
par nos mains éblouies
Serge PEY, Mathématique générale de l'infini, Poésie-Gallimard, 2018
Ne jamais payer
un poème
comme on ne doit jamais
payer l'amour
Les yeux
sont des monnaies
que l'on donne aux autres
quand on ne veut pas
se vendre
Serge PEY, Mathématique générale de l'infini, Poésie-Gallimard, 2018
La poésie a cela de commun
avec le calembour
c'est sa parenté avec le rire
qu'elle effectue
Un rire à l'endroit pour l'une
Un rire à l'envers pour l'autre
qui ne rit pas
La poésie pourrait-on dire
remet le rire sur ses pieds
et en fait un possible
réalisé
Les combinaisons de mots
sont de l'ordre de la chimie
Ils font exploser le monde
La poésie doit rester
sans imagination
Voir n'est pas imaginer
mais trouer le réel
pour voir le mot
qu'il nous cache
mais que nous devons inventer
Serge PEY, Mathématique générale de l'infini, Poésie-Gallimard, 2018
Le sourire
est sous le rire
et ce qui nous rit n'a pas de mort
ni de vie
ni de dessus
ni de dessous
Le sourire est le pardon en nous
de ce qui nous rit
plus haut et plus bas que nous
Serge PEY, Mathématique générale de l'infini, Poésie-Gallimard, 2018
L'art parle. Il est au présent. L'art nous parle au présent. Le présent n'est pas dans notre regard. le présent n'est pas notre vue. Il n'est pas dans la bouche. Toutes les bouches du présent sont fermées. les bouches et les yeux ne parlent ni ne voient le maintenant. Mais ils sont le présent. C'est un vieux maintenant qui parle.
...
Charles PENNEQUIN, Poésie du Louvre, Seghers 2024