la poésie
trans-prophète et catastrophe
crée
un souffle intermédiaire
dans l'ombre du discours
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
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la poésie
trans-prophète et catastrophe
crée
un souffle intermédiaire
dans l'ombre du discours
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
Incroyable est de se croire
Vivant, réel, existant.
Incroyable est de se croire
Mort, feu, défunt, hors du temps.
Incroyable est de se croire
Et plus incroyable encore
De se croire, pour mémoire,
Un rêve, une âme sans corps.
...
Robert DESNOS, Contrée, 1943
...
quand la nuit dans la nuit
se tourne et retourne sans trouver
une pierre pour sa tête, un os
pour calmer ses chiens, les mots
bonheur, éden, azur, azur
ne sont plus que cailloux,
ronces où la langue se blesse
et chardons dans le jardin
du cœur (quand ce n'est pas déjà
la poutre et la corde pour celui
qui a baissé les bras trop vite
devant l'inaccessible, cet amour
sans cesse trahi, la beauté
promise à tous, et qui recule
jour après jour comme l'horizon,
et le corps à mesure se délite
qui connaît l'insupportable
final du morceau : cadavre
et pourriture parmi les roses)
Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001
réclusion
vient le souvenir des autres
la tentation de l'aujourd'hui
fuite empêchée
l'écrivain tremble
sans patrie
la lumière est si belle
quand les femmes disent
le clair-obscur
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
Du nouveau sur le réseau zozio : @LePoemeDephase ne gazouille plus (les archives chantent encore !).
Mais Le Poème Déphasé poursuit son vol chez @HenriChevignard sous la rubrique #LePoèmeDéphasé, avec un gazouillis tôt le matin.
Comme par exemple ici :
elle
écrit
façon de multiplier
la réalité elle
suggère
quête son double
la pensée même
demande
les fenêtres
Michaël GLÜCK, l'imaginaire & matières du seuil, cadex éditions, 1996
... le goût de l'herbe, le plongeon entre les cuisses d'un livre vont disparaître aussi
certainement que les glaces de Norvège, les névés, les Néva...
Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001
Dieu comme l'air est doux au toucher
Comme la lumière est bonne à voir
Et comme elle m'enveloppe
Tendrement, impitoyablement
La nuit -
Non, non n'étanchez jamais la soif
de porter l'obscur vers plus de lumière
d'y voir, d'y toucher d'y entendre mieux,
laissez-moi ouverte à jamais la porte
où respirent ensemble dedans et dehors -
et qu'y a-t-il de plus clair pour l'esprit
que de s'ouvrir sur l'inimaginable
que tout ce que j'ignore et le peu que
je comprends soient un et innombrable
que sans tous ces corps et herbes bougés
par la même montée de sèves
de vents de lueurs dans l'œil, dans la main
je n'aurais jamais rien pensé -
ni senti le jasmin dans la nuit.
Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001