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Poésie - Page 13

  • Le LIVRE selon Guy GOFFETTE

    herbe,buis,bassin,,

     

    ... le goût de l'herbe, le plongeon entre les cuisses d'un livre vont disparaître aussi
    certainement que les glaces de Norvège, les névés, les Néva...

     

    Guy GOFFETTE, Un manteau de fortune, Poésie-Gallimard, 2001

     

     

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  • Lorand GASPAR dans la LUMIÈRE

    vitrail,lumière,nuit,

     

    Dieu comme l'air est doux au toucher

    Comme la lumière est bonne à voir

    Et comme elle m'enveloppe

    Tendrement, impitoyablement

    La nuit -

     

    Non, non n'étanchez jamais la soif

    de porter l'obscur vers plus de lumière

    d'y voir, d'y toucher d'y entendre mieux,

    laissez-moi ouverte à jamais la porte

    où respirent ensemble dedans et dehors -

     

    et qu'y a-t-il de plus clair pour l'esprit

    que de s'ouvrir sur l'inimaginable

     

    que tout ce que j'ignore et le peu que

    je comprends soient un et innombrable

     

    que sans tous ces corps et herbes bougés

    par la même montée de sèves

    de vents de lueurs dans l'œil, dans la main

    je n'aurais jamais rien pensé -

     

    ni senti le jasmin dans la nuit.

     

    Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001

     

     

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  • Lorand GASPAR au MILIEU des JAUNES

    rose,jaune,rosier,

     

    genêts, oxalis, acacias,

    vers quoi creusent en nous

    ces jaunes si vivaces ?

     

    se laisser de part en part

    de l'infime à l'inconnaissable

    traverser de ces ors d'odorantes icônes

     

    pensée arrête-toi et accueille

    cet instant de fraîcheur

    que ton corps compose avec la terre -

     

    Lorand GASPAR, Patmos et autres poèmes, NRF Gallimard, 2001

     

     

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  • La POÉSIE selon Alain GHEERBRANT

    ballon,montgolfière,

     

    la poésie est morte

    la poésie est cassée

    les mille morceaux de la poésie

    se promènent en l'air

    et quelquefois passent en forme de poème

    sur un train d'air

    léger comme de l'eau battue en neige

    ...

     

    Alain GHEERBRANT, L'homme troué, Sabine Wespieser, 2010

     

     

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  • La PIERRE selon Alain GHEERBRANT

    pierre,chemin,

     

    La pierre est consciente, réfléchie, circonspecte. Son intérêt ne réside nulle part qu'en elle-même. Maîtresse du nombre et de l'exactitude, souveraine de l'ordre et de l'économie, elle a la perfection des habitudes inviolables, elle ne parle ni ne remue.

     

    Alain GHEERBRANT, L'homme troué, Sabine Wespieser, 2010

     

     

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  • Alain GHEERBRANT sous la NUIT

    nuages,stratus,nuit,

     

    ...

    La nuit de radium et de gingembre couvre les pôles de fourrure et l'équateur de sang et lance aux métaux de la lune et des étoiles des messages de fourrure et de sang.

     

    Alain GHEERBRANT, L'homme troué, Sabine Wespieser, 2010

     

     

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  • Jean-Luc STEINMETZ à l'EAU

    eau,canard,

     

    ...

    Imparfaites les formes nées pour souffrir,

    l'eau pour la plus mortelle infection.

    Et nous allons plus avant dans le meurtre

    qui fut notre découverte de début des temps

    quand le frère cachait dans son dos le fer triangulaire.

     

    Jean-Luc STEINMETZ, Le jeu tigré des apparences, Le castor astral, 2008

     

     

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  • Jean-Luc STEINMETZ et la FLÈCHE

    oiseau,ciel,sculpture,

     

    S'élancer.

    C'est cela.

    La flèche si souvent nommée par Dante.

    Pour nous, simples jeux d'enfants.

    L'arc en coudrier manquait son but.

    La grive en toute sérénité regagnait le haut du mélèze.

    Le monde heureux restait sans blessure.

     

    Jean-Luc STEINMETZ, Le jeu tigré des apparences, Le castor astral, 2008

     

     

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