Sur la foi d'un livre majuscule, on condamne des âmes, pour les avoir jugées minuscules
et les corps versent le sang, en tribut à cette encre, coupable elle aussi
d'être révélée
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Sur la foi d'un livre majuscule, on condamne des âmes, pour les avoir jugées minuscules
et les corps versent le sang, en tribut à cette encre, coupable elle aussi
d'être révélée
La grandeur qu'il lui avait donnée faisait trembler de crainte devant lui peuples, nations et langues ; il tuait qui il voulait, laissait vivre qui il voulait, abaissait qui il voulait.
Daniel 5, 19
Interrogations et doutes jalonnent le chemin de sources où se baigner
en prévision des certitudes et vérités, qui encrassent nos oreilles, assèchent notre gorge
Bien plus que la question, les réponses nous torturent
L'intensité de l'ampoule fléchit, et la confusion brouille nos oreilles
Frères de sang, poésie et silence s'évident
Privés de la surprise du temps qu'il fera
ne nous reste que celle de celui qu'il nous reste
C'était septembre
ou bien tout autre mois
propice à de petites cruautés :
l'ombre resserre ses anneaux.
Que veux-tu encore ?
Le souffle des dunes sur la bouche ?
La lumière presqu'à nu ?
Faire du corps entier
un lieu en marge de l'hiver ?
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.
L'alpiniste ne s'allège pas dans le but de grimper
Du dépouillement, il a fait le sommet de sa vie
Le jour net comme un parvis désert,
l'horloge arrêtée,
les marches par où le soleil
monte au regard -
ce qui manque : quelque part le chant d'un oiseau.
Eugénio de ANDRADE, Le poids de l'ombre, La différence, 1986.