Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Nuno JÚDICE DEVANT la CAGE

    merle,

     

    ...

    Ils ne chantent pas. Ne volent pas. Ne parlent pas.

    Ce sont des oiseaux aveugles

    avec le mutisme des oracles et muets

    avec la lucidité des prophètes.

    ...

     

    Nuno JÚDICE, Un chant dans l'épaisseur du temps, Trad. Michel Chandeigne, Gallimard 1996.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Jacques JOUET : IMPÉRIALISME de l’ÉCONOMIQUE

    porte,coeur,

     

    La poésie aime à dire qu’elle résiste à l’impérialisme de l’économique, puisque

    nul n’ose plus dire qu’il résiste à l’économie de l’impérialisme,

    mais si ce vœu de pauvreté, qui fait doucement marrer l’économat,

    la cantonne dans le commerce éthéré franciscain avec les piafs ou les « lumpen-volatiles » que sont les pigeons de ville selon Italo Calvino

    ou d’ailleurs avec les seuls aigles des altitudes philosophiques, je défroque tout

    de suite, d’ailleurs, c’est fait.

    ...

     

    Jacques JOUET, Action Poétique n° 147, été 1997.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • OHÉ !

    bouée,bateau,

     

    Du bateau, par temps de brume (surtout si l’on peine à trouver babord)

    on éprouve le besoin de vocaliser : ohé ! hé oh !

    Ainsi par le mal on tente de remédier au mal

    la nuée étant elle-même presque toute de voyelles

     

    Un traitement allopathique serait à expérimenter plutôt que l’homéo-

    une vocifération de gutturales, dentales et sifflantes

    qui saperait cette muraille opaque d’eau, en en dispersant la vapeur

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Travaux domestiques ▶︎ 1 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Jacques JOUET : OHÉ LA POÉSIE

    bouche bée,poisson,

     

    Au coeur des mots poésie, poète et poème, comme au coeur aussi d’ailleurs du mot

    théâtre,

    il y a un hiatus « ohé ! » ou « ohè » où la bouche bée son vide en crachant

    du plein.

    Donc le mot ressemble assez à ce que je cherche à lui faire dire,

    encore que le vomissement des deux voyelles enchaînées poaaaîîîme

    puisse n’échapper pas à quelque ridicule, comme Antoine Vitez affectionnait de

    dégueuler le théââââtre

    en s’en gargarisant avec exagération.

    ...

     

    Jacques JOUET, Action Poétique n° 147, été 1997.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Roger MUNIER : SENS du POÈME

    col,cravate,

     

    Le sens du poème n'est pas dans ce qu'il contient, mais dans le mouvement qui le porte à dire ce qu'il contient et prend la forme de ce qu'il contient.

     

    Roger MUNIER, La chose et le nom, Fata Morgana, 2001.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Roger MUNIER : BELLE RUINE

    carrelage,

     

    Tout ce qui est achevé n'a pas son mérite d'être achevé, mais d'être promis à une belle ruine, comme achevé.

     

    Roger MUNIER, La chose et le nom, Fata Morgana, 2001.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • TO KAZUKO : QUE BRISURE ET DÉBRIS

     brisure,débris

     

    Des mots pour nous

     

    Même avec nos jours tachés d’un peu de soleil

    nos gestes ressemblent encore

    à ceux des réfugiés.

    Les yeux affamés

    la bouche desséchée

    ça nous va toujours bien.

     

    Au loin

    dans le ciel

    toutes ces illusions d’arsenaux s’écroulent

    mais celles de la ville future

    s’écroulent aussi

    et il apparaît une silhouette

    sur du papier brûlé.

     

    Nous ne sommes pas encore habitués

    à saluer des morts

    nous ne savons pas encore apprécier

    la terreur

    nous ne savons pas mesurer

    combien d’espace nos mots soutiennent.

     

    Notre mémoire se lie à des objets brisés

    et nos mots ne recueillent que brisure et débris.

     

    TO Kazuko, Action poétique n° 25, octobre 1964.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Nombres 21, 22 (commentaire 6)

    vin,récoltes,cave,grenier,

     

     

    Entre vin sous vos pieds et récoltes au-dessus de vos plafonds, ne vous laissez pas griser

    De la cave au grenier ne voyez pas votre corps, et pas votre vie dans le pain et le vin

    qui ne sont que grains, vapeurs, poussières

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Tirés des sables, Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent