Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sur du vent - Page 160

  • MOTS

     

    nuit

    jour

     

    les mots sont sacrés

     

    le vitrail entre les deux

     

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Lois de la matière, Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • CATHÉDRALE

     

    cathédrale,girafe,tour,

     

    cathédrale

    verticalité du mot

     

    chiffres secrets des bâtisseurs

    murmurés

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Lois de la matière, Travaux domestiques ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Un JOUR COMME les AUTRES avec Hubert NYSSEN

     

    pont japonais,

     

    Inutile d'imaginer chaque jour

    l'éternité.

    Un jour c'est bref mais c'est énorme

    au regard de la mort.

    Et pourtant goutte à goutte trompeur

    chaque jour invite à désirer

    le suivant qui se dérobe.

    ...

     

    Hubert NYSSEN, Préhistoire des Estuaires, André de Rache, 1967.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Roger FOULON pour bien FOULER 2017

     

    roger foulon,réinventer,mots,lumière,mains,eaux,miroirs

     

     

     

    Il faut réinventer le monde

    Avec des mots couleur de blé

    Aussi lisses que des galets

    Sur le cuir d'une fronde.

     

    Il faut larguer vers la lumière

    Des mains ayant forme d'oiseaux

    Et pénétrer parmi les eaux

    Sous l'abri des paupières.

     

    On touche alors à l'apparence

    Que les yeux ne savent pas voir,

    A la vérité des miroirs

    Devenus transparences.

     

    Roger FOULON, L'envers du décor, Ed. du Spantole, 1967.

     

     

     

     

    2017 ne suffira peut-être pas à ce programme,

    mais on peut se souhaiter

    d'au moins essayer !

     

     

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 4 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • David SCHEINERT et l'HINDOU

    lotus,

     

     

    Ô vieil Hindou

     

    Ta faim, ô vieil Hindou, est réelle et pas une image de la faim

    comme chante le poète Kalos.

     

    Elle est si réelle, ta faim, que si le poète qui te contemple ne te donne du riz, tu tomberas sur les pierres.

     

    Ta chute sera réelle, ô vieil Hindou, et pas une image de la chute

    comme chante le poète Kalos.

     

    Si réelle, mon ami, que du sang jaillira de ton nez, si le poète ne

    panse la plaie avec une pâte de figues.

     

    Ton sang sera réel, ô vieil Hindou, et pas une image du sang, et

    quand tu n'en auras plus ton cœur fera silence.

     

    Et le poète soulèvera délicatement ta paupière, regardera ton œil

    et dira que tu es l'image de la mort.

     

    Mais toi, ô vieil Hindou, tu sera mort, réellement mort, si mort

    que les mouches se jetteront sur ton odeur.

     

    Alors, le poète Kalos, pour oublier ce mensonge, ira manger un plat poivré,

    puis soufflera de l'air dans un bout de roseau.

     

    David SCHEINERT, Sang double, 1962.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Marcel LA HAYE et la CHAISE

    chaise,tracteur,tambour,

     

     

    La chaise

     

    La chaise a beau dire :

    Je suis de bois, de paille.

    Elle oublie le marteau,

    la scie, la varlope,

    le mètre pour la mesure.

    Elle oublie l'arbre,

    la terre, le soleil,

    la pluie pour la soif.

    Elle oublie le bras,

    la hache, la sueur,

    l'homme qui la conçut.

    La chaise a beau dire :

    Elle est plus que matière.

     

    Marcel LA HAYE, La clef sous la porte, Les Poètes de la Tour, 1964.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 4 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • CONFIDENCE de Robert VIVIER

    singe,

     

    Confidence à la nuit

     

    Chacun

    (Heureux s'il l'ignore)

    Portait en lui un homme véritable.

     

    Plus d'une fois

    Nous avons cru le mettre au monde

    Avec son sang, sa couleur...

    Or le temps marche. A certains jours

    Le poids du frère mort-né

    Nous étouffe.

     

    Je n'écrirai jamais

    Ce poème de ma naissance

    Dont les mots presque visibles

    Me frôlaient longtemps le cœur.

    Je le sais : mon plus vrai visage

    Ne sera regardé que de la nuit.

     

    Robert VIVIER, Le miracle enfermé, Cahiers du Sud, 1939

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Poésie ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent