sous terre les racines
incolores
mais chargées d'une lumière
ici interdite
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sous terre les racines
incolores
mais chargées d'une lumière
ici interdite
dans le dos de la fourmi
chemine
une étincelle de feu
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
Les crevettes blanches
Je donne à l'hiver sa raison d'être.
Ô ces milliers de doux crachats froids !
Je donne à l'hiver mes flocons de haine...
Haletante ou apeurée,
je m'insinue en l'âme et sous les portes
et je taille à mon goût
les maisons mortes.
Je m'y déchire aux toits pointus ;
je me gonfle en bleus sensuels.
Je suis ventre ou coude
et ma chute est lente et muette.
Je suis la chair de la paresse,
je suis la Neige.
Jacques IZOARD, Ce manteau de pauvreté, in Poésies 1951-1978, Éditions de la Différence
barbe rasée
les années sont incolores
comme au bas de l'iceberg
cohorte des années
réincarné en mouton
qu'apprendrai-je de neuf ?
odyssées sur la carte
du visage
paysage emporté
sous le ventre du mouton
alvéoles
rivages
menaces du goudron
sur le visage le présent
sans filtre
le présent capte tout l'enfant
l'estomac travaille
bien mieux qu'un coffre-fort