l'instant
seul maître du chien
hologrammes de stimuli
plein la cervelle
Sur du vent - Page 163
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INSTANT
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FENÊTRE
je suis fenêtre
pour mon chien
odorants cumulo-nimbus
orages organiques
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HIVER
la nuit de bonne heure
pour me rétrécir
fenêtre sur l'hiver
pour me réfléchir
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BONHEUR
mollesse d'un canapé
petits fours réconfortants
satisfait dans l'hiver
d'un bonheur tout électrique
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SOUVENIR
souvenir électrique
de nos racines
et nous sommes consumés
mangeoire vide
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RACINES
sous terre les racines
incolores
mais chargées d'une lumière
ici interdite
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Aaron SHABTAÏ et la FOURMI
dans le dos de la fourmi
chemine
une étincelle de feu
Aaron SHABTAÏ, Le poème domestique, Éditions de l'éclat, Trad. Michel Eckhard-Elial, 1987
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Jacques IZOARD : Je SUIS ...?
Les crevettes blanches
Je donne à l'hiver sa raison d'être.
Ô ces milliers de doux crachats froids !
Je donne à l'hiver mes flocons de haine...
Haletante ou apeurée,
je m'insinue en l'âme et sous les portes
et je taille à mon goût
les maisons mortes.
Je m'y déchire aux toits pointus ;
je me gonfle en bleus sensuels.
Je suis ventre ou coude
et ma chute est lente et muette.
Je suis la chair de la paresse,
je suis la Neige.
Jacques IZOARD, Ce manteau de pauvreté, in Poésies 1951-1978, Éditions de la Différence