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Littérature - Page 12

  • Arthur RIMBAUD se FAIT des CHEVEUX

    poney,

     

    ...

    Quand on est engagé dans les affaires de ces satanés pays, on n'en sort plus. Je me porte bien, mais il me blanchit un cheveu par minute, et depuis le temps que ça dure, je crains d'avoir une tête comme une houppe poudrée.
    C'est désolant, cette trahison du cuir chevelu, mais qu'y faire ?

    ...

     

    Arthur RIMBAUD, lettre du 21 avril 1890 à sa mère

     

     

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  • Régis DEBRAY et l'HISTOIRE

    statue,buste,

     

    L'Histoire - je dis l'Histoire avec un grand H - c'est quand le politique est chevauché par le poétique. Quand elle est transfigurée en dactyles et spondées par un certain Homère, une rixe inter-cités dans un coin perdu, ça donne la Guerre de Troie. Un chef d'Etat chevauché par les lettres, ça donne Charles De Gaulle. Un chef d'Etat chevauché par les chiffres, ça donne François Hollande. Quand le poète s'éclipse, remplacé par l'INSEE et l'IFOP, le contrôleur de gestion pique la casquette du capitaine, et les chiffres ne s'en portent pas mieux.

     

    Régis DEBRAY, Allons aux faits, Croyances historiques (1/5) : L’histoire des héros et son efficace, 2016.

     

     

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  • Roger MUNIER : SENS du POÈME

    col,cravate,

     

    Le sens du poème n'est pas dans ce qu'il contient, mais dans le mouvement qui le porte à dire ce qu'il contient et prend la forme de ce qu'il contient.

     

    Roger MUNIER, La chose et le nom, Fata Morgana, 2001.

     

     

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  • Roger MUNIER : BELLE RUINE

    carrelage,

     

    Tout ce qui est achevé n'a pas son mérite d'être achevé, mais d'être promis à une belle ruine, comme achevé.

     

    Roger MUNIER, La chose et le nom, Fata Morgana, 2001.

     

     

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  • Lorand GASPAR : PAS LE BOUT

    roue,charrette,

     

    J'ai huit ans et il me semble que toute la population du pays, hommes, femmes, enfants, vieillards est sur les routes. Des enfants surtout, des enfants dont personne n'écoute les questions, qu'on bouscule et qui ont des grands yeux ahuris, vides de fatigue et de faim. Des femmes enceintes avec des nourrissons sur les bras, en marche ou assises, éreintées, hagardes. Des coups de fusils, des salves de mitraillettes, des explosions dans la nuit, sur les visages, la lumière inquiète d'un incendie. Ces routes n'ont pas l'air d'avoir de fin, d'aboutir quelque part. Ces colonnes de gens, de charrettes en désordre, je n'en vois pas le bout.

    Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.

     

     

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  • Lorand GASPAR : la FARCE des ÉTOILES

    ampoules,étoiles,

     

    Un jour, sans transition, son regard accroché par les étoiles encore pâles : "Tu me dis que ce sont des boules de feu très loin de nous, comme ça, lâchées dans le ciel. Tu te moques de qui ? Allah n'est pas un farceur, il a bien trouvé le moyen de les attacher quelque part."

     

    Lorand GASPAR, Égée Judée, Poésie-Gallimard,1980.

     

     

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  • Julio CORTAZAR et le RÊVE

    couple,

     

    Ils avaient dormi tête contre tête et là, malgré ce voisinage physique, malgré cette coïncidence presque totale des attitudes, des positions, des souffles, la même chambre, le même oreiller, la même obscurité, le même tic-tac, les mêmes stimulants de la rue et de la ville, les mêmes radiations magnétiques, la même marque de café, la même conjonction planétaire, la même nuit pour tous les deux étroitement embrassés, ils avaient fait des rêves différents, ils avaient vécu des aventures différentes, l'un avait souri pendant que l'autre fuyait épouvantée, l'un avait repassé un examen d'algèbre pendant que l'autre arrivait dans une ville de pierres blanches.

     

    Julio CORTAZAR, Marelle, Trad. Laure Guille-Bataillon, Gallimard 1966.

     

     

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  • Julio CORTAZAR et la CIRCULATION

    voiture,coccinelle,

     

    Selon les dires, le vieux avait glissé, l'auto avait brûlé le feu rouge, le vieux avait voulu se suicider, tout allait de plus en plus mal à Paris, la circulation devenait monstrueuse, ce n'était pas la faute du vieux, les freins de l'auto ne marchaient pas, le vieux était d'une imprudence folle, la vie était de plus en plus chère, il y avait trop d'étrangers qui ne comprenaient rien aux règlements de la circulation et qui prenaient le travail des Français.

     

    Julio CORTAZAR, Marelle, Trad. Laure Guille-Bataillon, Gallimard 1966.

     

     

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