Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Littérature - Page 11

  • Le CHANT selon Yasmina KHADRA

    rouge,flammes,

     

    Je suis persuadé que, la première fois où l'Homme a chanté, il s'est d'abord découvert à lui-même. Il s'est aperçu que son salut ne dépendait pas uniquement de la chasse et de la procréation.

    Il lui a fallu percer le secret des éléments, chercher en lui des vocations pour accéder à son propre mystère. Il s'est mis à peindre pour se forger un talent, à écrire pour se souvenir, et il a appris à chanter pour mieux s'entendre vivre.

     

    Yasmina KHADRA, Ce que le mirage doit à l'oasis, Flammarion 2017.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Yasmina KHADRA au DÉSERT

    désert,nudité,

     

    Aucune vie ne saurait être précieuse si on ne sait pas rêver, aucun mirage ne saurait accoucher de l'oasis si on ne sait pas déceler dans la nudité du Désert de quoi habiller notre âme et épurer notre esprit.

     

    Yasmina KHADRA, Ce que le mirage doit à l'oasis, Flammarion 2017.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • L'ORDRE selon Julio CORTÁZAR

    arc-en-ciel,

     

    ...

    Ne pas accepter un autre ordre que celui des affinités, une autre chronologie que celle du cœur, un autre horaire que celui des rencontres à contretemps, les véritables.

    ...

     

    Julio CORTÁZAR, Crépuscule d'automne, trad. Silvia Baron Supervielle, José Corti, 2010.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Les PATRIOTES selon Sadegh HEDAYAT

    paon,

    Tandis qu'il roulait ces pensées dans son esprit, le bruit de la nouvelle se répandit. Collègues de bureau et amis se relayaient pour venir le féliciter et attirer sur lui la bénédiction divine. Seyyed Nasrollah prenait un air satisfait, fermait les yeux et secouait la tête avec fatalisme, disant : "que faire ? On est au service de la patrie !"

     

    Sadegh HEDAYAT (Trad. Ch. Balaÿ), Le patriote, in L'homme qui tua son désir, Phébus, 1998.

     

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Michel LEIRIS et l'INSPIRATION

    profil,nez,inspiration,

    Contrairement à ce que j'ai toujours pensé, je m'aperçois qu'attendre d'être inspiré pour écrire, cela veut dire qu'on est un pur esthète. Dans ce cas en effet, l'inspiration n'est qu'un moyen, et c'est l'écriture qui est la fin. Ce qu'il faut au contraire, c'est écrire pour être inspiré. Si l'acte d'écrire n'inspire pas, s'il ne met pas dans cet état particulier qu'on évoque sommairement à l'aide du mot inspiration, qu'est-ce donc que l'acte d'écrire, sinon ce que j'ai toujours traité dédaigneusement du nom de littéraire ? Une pure besogne de confection plus ou moins bien réussie, selon qu'on aura été bien inspiré ou non.

     

    Michel LEIRIS, Journal, Gallimard.

     

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • L'INTERPRÉTATION selon Marc-Alain OUAKNIN

    livres,

     

    Par la lecture et l'interprétation, le "devenir-texte" est tout autant un "devenir-homme". L'interprétation ne vient pas répéter le sens, mais le mettre en mouvement. Évitant toute emprise radicale, la main ne se referme pas sur le livre pour en faire un manuel. Le temps de la lecture-interprétation n'est jamais le main-tenant mortifère qui annulerait le devenir. Le rapport au livre ne peut être une "textolâtrie".

     

    Marc-Alain OUAKNIN, Invitation au Talmud, Champs Essais, 2008.

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 0 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Valère NOVARINA et le PRINTEMPS

    neige,bouton,printemps,

     

    Printemps se dit ici en patois "sallifeu" : ça saille, saute, sort dehors : "feu" vient de foris... Le printemps dans les Alpes n'est pas un temps de renouveau aimable, de fraîcheur, c'est un temps de violence, pulsif ; il sort de la neige comme le printemps russe : c'est une percée, un débordement soudain, une invasion... Je recherche la forme germinative de la langue, son pouvoir de passer la mort.

     

    Valère NOVARINA, Devant la parole, POL, 1999

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent
  • Valère NOVARINA et le E MUET

    poissons,muet,

     

    Le e muet est notre aleph, le souffle atone en qui repose tout le mystère de notre langue, son mouvement, son élasticité. Le e muet, c'est le ressort invisible du français : un point d'énergie qui se comprime ou s'étend - selon l'émotion - et donne à notre langue sa force propulsive. S'il y a une âme au fond de la langue française, c'est le e muet.

     

    Valère NOVARINA, Devant la parole, POL, 1999

     

     

    ▶︎ Vent du jour : Littérature ▶︎ 2 vent(s) de la plaine Lien permanent