
soupe
et lutteur
japonais
concentration
densité
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soupe
et lutteur
japonais
concentration
densité

l'adresse
au taxi
itinéraire
faufilement
l'adresse
du taxi

Oblique la curiosité du chevreuil
comme sa fuite
au frêle de sa course
du coin de l'œil
losange son corps
avant qu'il l'enfouisse dans sa matrice d'ombre
sous l'hommage des fougères
le silence complice des aulnes

Le haïku ne décrit jamais : son art est contre-descriptif, dans la mesure où tout état de la chose est immédiatement, obstinément, victorieusement converti en une essence fragile d'apparition : moment à la lettre "intenable", où la chose, bien que n'étant déjà que langage, va devenir parole, va passer d'un langage à un autre et se constitue comme le souvenir de ce futur, par là même antérieur.
Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

Le haïku fait envie : combien de lecteurs occidentaux n'ont pas rêvé de se promener dans la vie, un carnet à la main, notant ici et là des "impressions", dont la brièveté garantirait la perfection, dont la simplicité attesterait la profondeur (en vertu d'un double mythe, l'un classique, qui fait de la concision une preuve d'art, l'autre romantique, qui attribue une prime de vérité à l'improvisation).
Roland BARTHES, L'empire des signes, Albert Skira, 1970

ovale
et jaune
du visage
les yeux noirs
et bridés
la forme d'une cité
interdite

Comme au milieu de la figure, les mauvaises humeurs se voient, péninsule au devant de la tempête
et la colère pointe, s'insinue en courants chauds et passe le cap rugissant où naufrage toute maîtrise
D'un souffle du nez, l'autre est rejeté, expulsée son humanité, et mouchée l'étincelle de son regard

banderilles
de la fourchette
acharnement
du couteau
viande saignante