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Sur du vent - Page 251

  • QUENEAU se RELIT (et même très bien)

     

     

    Modestie
     
    Quand crois-tu quand crois-tu
    que cancre d’être cesseras
    et qu’encre tu plus ne gaspilleras
    à des conneries superflues
     
    qui es-tu ? qui te crois-tu ?
    te crois-tu toi ? me crois-tu moi ? 
    l’encre perle au bout des doigts
    qui es-tu pour t’être ainsi pas tu ? 
     
    j’écrivis et je me relus
    c’est les deux choses que je fis
    il n’y aurait peut-être pas de quoi être fier
    si ne m’étant ainsi relu
    aussi sec ne me tais-je


    Raymond Queneau, Le Chien à la mandoline, 1965.



    Alors : remplaçons "cancre" par "geek" et "encre" par Facebook, on perdrait certes quelques bonnes allitérations, mais ça aurait encore du sens !

    Un visionnaire, ce Queneau.
    Que si.

     

     

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  • TOILETTES MIXTES

     

    toilettes,

     

    Côté bleu ou côté rouge, il faut choisir...

    Et si vous êtes manchot, tant pis pour vous.

     

     

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  • HAÏKU PENDABLE

     

     

    En bas de la rampe

    le pantalon de mon fils

    à califourchon

     

     

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  • FRENAUD : sur la ROUTE AUSSI


     

    Sur la route

    Douce détresse de l’automne,
    des abois très lointains,
    une échauffourée de nuages, comme un remuement
    de souvenirs qui se cachent.
    Et la lisière des peupliers pour donner figure
    à la lumière qui va venir


    André Frénaud
    , Nul ne s’égare, précédé de Haeres, Poésie/Gallimard, 2006.

     

     

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  • RENTREE en FILIGRANE

     

     

    1

    des grains d'argent
    en jouissance
    dans l'atmosphère solennelle
    théâtrale

    2

    dans l'atmosphère des foins
    parlementaire
    en jouissance d'argent

     

     

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  • À un CHEVAL PRÈS

     

     

    cheval,cheval-vapeur,


     

    Je le vois encore s'engouffrer dans la vieille Victoria qui puait le cuir et le crottin (et qui allait être remplacée par une cinq chevaux Citroën).


    Hervé BAZIN, Vipère au poing, 1948.

     

    Darwin ne l'avait pas prévu.

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  • Louis ARAGON a du SOUCI

     

     

    ...

    Tous les escaliers ont des rampes

    Tous les toits sont bleus par ici

    Et les veines qui font aux tempes

    L'étrange escalier des soucis

     

    Les soucis sont couleur des songes

    Les songes couleur du destin

    Ce que j'aime est ce qui me ronge

    L'ombre est éprise du matin

    ...


    Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.

     

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  • Jacques IZOARD : MIEUX AVANT ?

     

     

    Marianne s'interrogeait récemment sur ce qui était vraiment « mieux avant ».

    marianne,

     

    Jacques IZOARD nous propose sa réponse, mi-fraise mi-ortie :

     

    Avant, c'était

    vraie rivière et tournaient

    carrousels, bons enfants

    peut-être imaginaires.

    Mais les étés flambaient,

    les fraises étaient rouges.

     

     

    Avant, c'était

    demeurer muet

    près de son père qui criait.

    Hautes orties

    ôtez-vous du chemin.

    Je dors en moi.

     

    Dormir sept ans, La Différence, 2001.

     

    ortie,

     

     

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