Qu'épaule se brise
et que les os s'émiettent !
Que la langue aussi
s'amenuise !
Ainsi le corps pulvérisé
ne sera qu'étincelles !
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Qu'épaule se brise
et que les os s'émiettent !
Que la langue aussi
s'amenuise !
Ainsi le corps pulvérisé
ne sera qu'étincelles !
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Ces ruées de camions et d'auto, ces quartiers qui ne logent plus personne mais seulement des marchandises ou les dossiers des compagnies qui les transportent, ces rues où le miel de la production coule à flots, où il ne s'agit plus jamais d'autre chose, pour nos amis de lycée qui sautèrent à pieds joints de la philosophie et une fois pour toutes dans les huiles ou le camembert, cette autre sorte d'hommes qui ne sont connus que par leurs collections, ceux qui se tuent pour avoir été « ruinés », ces gouvernements d'affairistes et de marchands, passe encore, si l'on ne nous obligeait pas à y prendre part, si l'on ne nous y maintenait pas de force la tête, si tout cela ne parlait pas si fort, si cela n'était pas seul à parler.
Rien de nouveau sous le soleil, pas même la laideur du monde ou l'indignation qu'elle suscite, puisque ce texte n'est ni de Jean-Luc MELENCHON ni de Stéphane HESSEL, mais de Francis PONGE.
En 1930.
Pour l'Ascension, un texte aérien :
Poème vide où l'air
ne fait que passer...
Petite lanterne éclaire
l'os creux, la cavité.
S'inscrivent hiéroglyphes
ou mille voyelles d'eau.
Jacques IZOARD, Dormir sept ans, La Différence, 2001.
Dans la forêt verte encore et dorée,en septembre, le vent s'ouvre des couloirs
mystérieux, à ras de terre, à mi-hauteur,
et fait remuer une seule fougère
qui s'incline et salue, une seule branche
dont les feuilles palpitent silencieusement.
Sans le sentir, tu es sur son passage.
Il faudrait qu'il se fraie en toi une issue
et derrière, à la suite, on verrait bouger
d'autres fougères, d'autres branches,
d'autres hommes peut-être.
Jean-Pierre LEMAIRE, revue ARPA n°100/101.
Une chaumine sous des pommiers villageois,goutte de caramel en bois.
Une barrière vernissée
et l'odeur d'une pomme au four.
La pierre ébréchée du lavoir.
La vasque à l'oeil exorbité.
Marcel MIGOZZI, Vers les fermes, ça fume encore, Potentille, 2007.
Le n° 12 de la revue La Passe se clôt par des Dangers particuliers de Dominique SAINT-DIZIER. Par exemple :
_________________________
NO MAN'S LAND
Tenue correcte exigée
_________________________
HORIZON DANGEREUX
ÉLOIGNEZ-VOUS DU BORD
_________________________
Prudence, donc, d'autant que :
RADAR
(Se lit dans les deux sens)
ICARE DEVOLU
A tout poète
sept fois merci
pour oser t’avancer sans déplacer le monde
et combattre les murailles avec des graffitis
exposer ta présence
entre l’enclume et les maîtres du marteau
pour songer à ta dette envers toute solitude
pour apprendre à la chair à démasquer sa peau
pour éclairer les soleils blessés
et nourrir de ta nuit l’intérieur de l’avenir
sept fois merci
poète
horizon vertical
Daniel MAXIMIN, L’invention des Désirades, Points Seuil 2009.
Voici ce qu'on lit à l'article "soubrette" du dictionnaire Le Trésor de la Langue Française Informatisé :
En Allemagne, des chanteurs populaires, des "soubrettes", des cantatrices sérieuses provenant des scènes de théâtre se mélangent à des attractions acrobatiques ou à des "variétés" venues de l'étranger (Arts et litt., 1935, p. 78-1).
On sait depuis que cette pratique s'est propagée jusqu'aux hôtels New-Yorkais.