Le temps n'est que longue paresse
Aux prés mouillés les soirs sont doux
Restez restez rien ne vous presse
La pluie est si belle au mois d'août
...
Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.
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Le temps n'est que longue paresse
Aux prés mouillés les soirs sont doux
Restez restez rien ne vous presse
La pluie est si belle au mois d'août
...
Louis ARAGON, Le nouveau crève-cœur, Gallimard, 1948.
Ecouté récemment cette excellente émission (grâce au podcast, qui est au XXIème siècle ce que le VHS était au XXème, la poussière en moins).
On y entend Louis ARAGON savourer la large audience de ses poèmes par le biais de la chanson.
Puis il évoque par comparaison les tirages dont devaient se satisfaire de leur vivant ses glorieux devanciers poètes : 1500 exemplaires pour les parutions de Paul VALERY et entre 1000 et 1200 pour Victor HUGO...
Moralité : pour vivre de sa poésie, quand elle n'est pas adaptée par FERRE, BRASSENS ou FERRAT, il faut être mort.
Sinistre perspective.
Dans la tête, mille petites têtes
ont des regards partout,
font l’obscurité, la clarté.
Nous pénétrons dans chacune d’elles.
Se morcèlent nos cerveaux.
Nous atteignons le bleu.
Dans le caillou, le poing gelé.
Mais un cœur bat quand même
qui ne fait que répéter
soubresauts et coups sourds.
D’autres poings dans le poing
sont des pierres à la volée.
Jacques IZOARD, Thorax, Phi éd. 2008.
Beau siamois de lait
de couleur d'armes
C'est donc ton chartreux
Nous jouions de pierres et de bois.
Sur nos sentiers de guerre
pour rire
on croisait des morts des blessés
la cruauté était de mise.
Pourquoi la nostalgie des coups
des tibias transpercés
du sang ?
Cette barbarie de l'enfance
valait-elle mieux que vos courbettes ?
Jean-Pierre THUILLAT, in Poésie Première n°42.
Je ne porte la poésie que lorsqu’elle branche les antennes des profondeurs, c’est à dire qu’elle ose une sincérité déconcertante.
La poésie est un langage de l’invisible, un ressenti qui s’exprime avec le concentré, le peu, le dense. Le moins pour le plus, elle se retire pour attirer. C’est une opération à cœur ouvert où le verbe prend corps.
Juliette BINOCHE, La poésie s'apprivoise,
texte publié à l'occasion de l'édition 2011 du Printemps des Poètes.
Jardin ouvrier à bidons
D’eau de pluie tu rafraîchis
Le visage d’un père mort
Attachant sous des yeux d’enfant
Les tiges frêles des tomates
à l’avenir
(rouge avenir)
Marcel Migozzi, Cité aux entrailles sans fruits, Gros Textes, 2010.
Pas de précipitation (ne nous mélangeons pas les pinceaux) : c'était jusqu'au 18...