Chaque horizon découpe
la silhouette entière de la terre
Nous sommes à chaque ligne
des bâtisseurs d'aqueduc
dont les bonds de l'esprit
sont les arches folles
Laurent ALBARRACIN, Le Secret secret, Flammarion 2012.
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Chaque horizon découpe
la silhouette entière de la terre
Nous sommes à chaque ligne
des bâtisseurs d'aqueduc
dont les bonds de l'esprit
sont les arches folles
Laurent ALBARRACIN, Le Secret secret, Flammarion 2012.
La kora du pays mandingue
miroitements éparpillés
égrène des prénoms d'ancêtres
tirés d'un puits secret
inventorie récoltes
fiançailles couronnements
ou nécessaires crimes
et les graines tournoient s'accélérant
planètes sans conscience entre des doigts cornés...
La revue est à télécharger ici.
Cette importante découverte archéologique sur le tracé de la future LGV Ouest démontre que le gardien de but paléolihique n'avait rien à envier au gardien de but pagénéparlefrique du XXIème siècle.
Ambroise, Saint du jour, tient son nom du grec "ambrotos" signifiant "éternel". C'est un peu exagéré puisqu'on le connaît plus sérieusement sous le nom d'Ambroise de Milan.
Et Milan n'est pas l'éternité.
Marcel PROUST avait su saisir cette nuance :
je ne demandais rien de plus à Dieu, s'il existe un paradis, que d'y pouvoir frapper contre cette cloison les trois petits coups que ma grand'mère reconnaîtrait entre mille, (...) et qu'il me laissât rester avec elle toute l'éternité, qui ne serait pas trop longue pour nous deux.
Marcel PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922.
Un poème par jour
que j'abandonne pour le suivantparce que l'oubli
oblige à bouger.Paol KEINEG, Abalamour, Les Hauts Fonds, 2012.
Il y a dans la nature les fragments d'un alphabet ancien, des morceaux de lettres capitales, des ruisselets d'italiques, de grands espacements bleus de silence. Et parfois, par on ne sait quelle grâce, plusieurs lettres s'assemblent, des mots apparaissent avec ce qu'il faut entre eux de silence respirant - une phrase est tracée. Vous la voyez, vous la lisez, elle ne reste pas en place, elle s'efface très vite. Le cheval brun, sa tête plongée dans l'or et les herbes dociles, composait une phrase infiniment rassurante sur la vie.
Christian BOBIN, L'homme-joie, L'iconoclaste, 2012.
...
Entre le faire et le voir,
action ou contemplation,
j'ai choisi l'acte des paroles :
les faire, les habiter,
donner des yeux au langage.
La poésie n'est pas la vérité :
elle est résurrection des présences,
histoire
transfigurée en vérité du temps sans date.
La poésie,
comme l'histoire, se fait ;
la poésie
comme la vérité, se voit.
La poésie :
incarnation
du soleil-sur-les-pierres en un seul nom,
dissolution
du nom dans l'au-delà des pierres.
La poésie,
pont suspendu entre histoire et vérité,
n'est pas un chemin vers ceci ou cela :
c'est voir
la quiétude dans le mouvement,
le passage
dans la quiétude.
L'histoire est le chemin :
en marche vers nulle part,
notre chemin à tous,
le parcourir est notre vérité.
Nous n'allons ni ne venons :
nous sommes dans les mains du temps.
La vérité :
nous savoir,
dès l'origine,
en suspens.
Fraternité sur le vide.
Octavio PAZ, Le feu de chaque jour, Trad. Cl. Esteban, Gallimard 1979.
Il n'y a pas de beurre pour les hâves.
Robert DESNOS.