Ma vie est suspendue
dans la crue
portrait
brouillé
Ne t'éprends pas
de ce visage -
il n'existe plus
dans l'eau
où l'on ne pêche pas
Lorine NIEDECKER, Louange du Lieu et autres poèmes, 1949-70, Corti.
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Ma vie est suspendue
dans la crue
portrait
brouillé
Ne t'éprends pas
de ce visage -
il n'existe plus
dans l'eau
où l'on ne pêche pas
Lorine NIEDECKER, Louange du Lieu et autres poèmes, 1949-70, Corti.
Il construisit quatre maisons
pour pouvoir vivre.
En perdit trois
avant d'être vieux.
Il se demande maintenant
en balançant son fauteuil
s'il n'aurait pas dû construire
un bateau
rouli-roula
assis comme ça
Lorine NIEDECKER, Louange du lieu et autres poèmes, Corti, 1949-70.
LIBRE ! Ô cynique serpent des lettres sous la plume ! cloches mates ! orfraies ! coupe-doigts ! la liberté habille l'homme d'un poème. Je ne me reconnais pas : les poches pleines.
Henri PICHETTE, Apoèmes, Poésie/Gallimard, 1947.
Grisgris, Antonin ARTAUD.
Juin 1812 : la Grande Armée envahit la Russie. Six mois plus tard, l'Aigle rentre en France vaincu, son armée décimée. Comment expliquer cette campagne ? Le "Général Hiver" a bon dos.
Revue L'Histoire n° 373, mars 2012.
201 ans plus tard, le "Général Hiver" semble derrière nous, mais voici que se profile, encore plus terrifiant, le Maréchal Juin.
Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire
Pour aller à la guerre
Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire
Nicolas n'y va pas
Il faut semer le grain
Couper les foins
Couper le bois au fond des bois
Mirer les oeufs
Rentrer les boeufs
Panser les chevaux
Il faut tirer le vin
Porter le grain
Demain matin
Au vieux moulin des olivettes
Et t'occuper de la petite Lisette *
Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire
Pour aller à la guerre
Nicolas, Nicolas tu as bien trop à faire
Nicolas reste là
Chanté par Gilbert BÉCAUD, mais qui est le parolier ?
* variante : "Carla", mais il faut alors remplacer "olivettes" par "ananas".
...
Je grandis
J’ai maintenant des pantalons longs
J'ai maintenant onze ou douze ans
Je quitte le catéchisme
ma ferveur est déçue
On m’a forcé d’omettre un petit déjeuner
pour me faire avaler une rondelle de carton
Il n’y a pas eu de langue de feu pour descendre en moi
Pourtant j’aurais pu croire en Dieu
...
Alain TORTRA, Action Poétique n° 28-29, 1965.
On abondera à ce poème de saison, dans la mesure où nous sommes nombreux, en cette Pentecôte, à avoir reçu davantage d'eau sur la goule que d'Esprit-Saint.
Foutez moi à la mer
mes amis
mes amis quand je mourrai
Ce n'est pas qu'elle soit belle
et qu'elle me plaise tant
mais elle refuse les traces
les saletés les croix les bannières
Elle est le vrai
silence et la vraie solitude
...
Philippe SOUPAULT, Sang Joie Tempête, 1937.
LES NOMS
À la fenêtre des images
Dieu nommait les objet d'un mot si naturel
que les couleurs en s'animant
demeuraient à l'état naissant
tout en ombre et tout en lumière
Henry BAUCHAU, L'escalier bleu, Gallimard, 1964.