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Sur du vent - Page 192

  • LE MOT ET LA CHOSE

     

     

    sable,désert,

     

    Pourquoi étudier l'hébreu ?

    pour apprendre à se passer d'être, accepter que se mêlent les racines du mot et de la chose, de la lettre et du miracle

    vérifier si Moïse portait des cornes, si Ève était faite de chair et de côte

    et ne plus jamais soupirer d'impuissance : c'est de l'hébreu...

     

     

     

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  • FOOTBALL (4/4)

     

     

    football,

     

    4, molles minutes

     

    Quatre-vingt dix molles minutes à subir les injures, essuyer les crachats, bouffer par la racine de l'arbre à palabres, à espérer - comme un messie pour ainsi dire - le tranchant d'un crochet, l'étincelle d'un boulet de canon. Ils prennent les sous, ils foutent des coups, mais on les aime, on les a tellement dans la peau que, polysémie pertinente, on les supporte.

     

     

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  • FOOTBALL (3/4)

     

    football,

     

    3, la légende

     

    Dans la légende de ce siècle, Maracanã qui pleure et Justo qui rigole encore, des Allemands qui gagnent toujours à la fin, des Hollandais aux cheveux volants, la défaite de Séville (avec un goal allemand), les poteaux carrés où butent les Verts, et toujours ces Allemands, et redescendue sur terre la main de Dieu, un triste coup de boule et celui de Pelé qui marque le but, que Gordon Banks a stoppé.

     

     

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  • FOOTBALL (2/4)

     

    football,

     

    2, pied-ballon

     

    Pied-ballon degré zéro du langage, un objet et son outil, totem à ras de pelouse, mais sacré d'être si simple. Pied-ballon stade enfantin du verbe, d'infinis bavardages, de vestiaire ou de bistrot, quand vélo et rugby ont leurs bardes : de leurs talons la verve monte jusqu'à langue et leur chant s'envole plus haut, plus vite, plus fort.

     

     

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  • FOOTBALL (1/4)

     

    football,

     

    1, clameur

     

    La foule est enceinte de clameur, saluant quoi ? les cavales en tous sens aux couleurs héraldiques, acharnées à conduire un reste de veau mort, un cuir saint à son temple, bricolé de cordes nouées, mais pour deux heures essentiel, bien plus qu'au pêcheur son filet.

     

     

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  • Nâzim HIKMET IL Y A 57 ANS (EXACTEMENT)

    DEVINETTES SUR PARIS

     

    Quelle ville ressemble au vin ?

    Paris.

       Tu bois le premier verre.

          il est âpre.

    Au second,

       il te monte à la tête.

    Au troisième,

       impossible de quitter la table :

    Garçon, encore une bouteille !

    ...

     

    Paris, 15 mai 1958

    Nâzim HIKMET, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie-Gallimard 1999.

     

    vin,paris, 

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  • ATTILA JÓZSEF EST FATIGUÉ

    fleuve,herbe,

     

    L'homme fatigué

     

    Par les champs, quelque grave paysan

    taciturne s'en retourne chez lui.

    Étendus côte à côte, le fleuve et moi,

    Sous mon cœur s'endort l'herbe tendre.

     

    Le fleuve roule son flot large et calme,

    mon fardeau de soucis se change en rosée ;

    ni homme, ni enfant, ni Hongrois, ni frère,

    là est seulement couché un homme fatigué.

     

    Le soir dispense l'apaisement,

    c'est un pain chaud dont je suis un morceau,

    le ciel aussi se repose sur le calme Maros

    et sur mon front viennent s'asseoir les étoiles.

     

    Août 1923

     

     

    Attila JÓZSEF, Le mendiant de la beauté, Le temps des cerises, 2014. 

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