
Thierry GAUDIN, lisant sous le chêne du théâtre naturel du Jardin Mosaïque.
Il a dit
et parfois en latin
les arbres et les oiseaux
non au-dessus de sa tête
mais ceux de son quartier
qu'il avait mis dans ses cahiers
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Thierry GAUDIN, lisant sous le chêne du théâtre naturel du Jardin Mosaïque.
Il a dit
et parfois en latin
les arbres et les oiseaux
non au-dessus de sa tête
mais ceux de son quartier
qu'il avait mis dans ses cahiers

Attendant les auditeurs (finalement, la plupart seront debout)
J'ai dit
et parfois imaginé
- mes racines rampant sous le goudron -
ce qu'il m'apparaît des jardins
travaillés de mon regard
bien plus que de mes mains

Alain HELISSEN, dimanche, au Jardin Mosaïque, d'Asnières-sur-Vègre.
Il a dit
et parfois même crié
le nom de son amour
et dans sa cabane de feuilles
les murs en ont résonné
de toutes leurs nervures

les marées du corps
imprévisibles
sur le sable sec
de l'insomnie
des miettes
pour le sub-conscient

papier de verre
des temps modernes
au petit feu de l'école
la poésie en cendres

la volupté
et même le calme
font deux mauvais larrons
les rivières sont détournées
les papillons noués

C'est toujours un peu tard que tu pleures
emmailloté dans ton habit bleu
qu'aura maculé de brun la guerre
de sang tout encroûté, de gros bleu.
C'est sur la bêtise que tu pleures
poilu, soldat de dieu, casque bleu
sur les désastres des grandes guerres.
S'il reste du carburant, tu pleures
encore sur les petites guerres
celles pour les débutants, la bleu-
saille, enfin sur les moyennes guerres.
Et toi, là, qui par contre ne pleures
pas, tu en redemandes des bleus
des coups, des plaies, des bosses. Tu pleures
de ne les rendre qu'en temps de guerre.
avec trois mots pris dans les titres de Franck Venaille
Jacques JOUET, Poèmes avec partenaires, POL, 2002.

Ironiquement, l'état de fils
change, au fond, peu au cours d'une vie
et ce n'est pas qu'un fait d'Occident.
Le plancher des vaches de la vie
te demande tes papiers de fils
plus souvent que tu n'en as envie.
C'est ainsi, l'Orient et l'Occident
tirent avec précision les fils
qui nous rattachent à l'Occident
ici, là au levant de la vie.
Le mourant se couche à l'Occident
veillé par tel ou tel de ses fils
émergeant. "Laisse-moi, va ta vie
abrège un peu tes devoirs de fils
et n'appartiens pas qu'à l'Occident".
avec trois mots pris dans les titres de Pierre Michon
Jacques JOUET, Poèmes avec partenaires, POL, 2002.