d'être droite
la droite est cassante
risque la brisure
tendresse du roseau
même sans agneaux à garder
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d'être droite
la droite est cassante
risque la brisure
tendresse du roseau
même sans agneaux à garder
triomphe de la courbe
sur la droite
sans prendre la tangente
se livrer à la caresse
les chants d'une aurore
dans le tutoiement
toutes les teintes de la nuit
dans la caresse
confiance dans la nudité
visages
sans creusements
ni enflures
nudité de la paume
la cuiller est moins généreuse
si tu veux la paix
prépare
l'offrande d'un salut
paumes
sans discorde
Contrairement à ce que j'ai toujours pensé, je m'aperçois qu'attendre d'être inspiré pour écrire, cela veut dire qu'on est un pur esthète. Dans ce cas en effet, l'inspiration n'est qu'un moyen, et c'est l'écriture qui est la fin. Ce qu'il faut au contraire, c'est écrire pour être inspiré. Si l'acte d'écrire n'inspire pas, s'il ne met pas dans cet état particulier qu'on évoque sommairement à l'aide du mot inspiration, qu'est-ce donc que l'acte d'écrire, sinon ce que j'ai toujours traité dédaigneusement du nom de littéraire ? Une pure besogne de confection plus ou moins bien réussie, selon qu'on aura été bien inspiré ou non.
Michel LEIRIS, Journal, Gallimard.
À l'heure du levant, tourné vers l'est, on distingue une promesse, le chant des lendemains
et aussi, comme par un jeu de miroirs ou le renvoi d'un écho, l'antique qui s'en revient
apporter ses lumières à l'enfance du jour, ses pierres vives de mousses et ses ors, assagis par leur patine
Avis
Voyageurs du soir qui suivent la rumeur
Des vagues et l'étoile bleue des baies,
Gardez-vous de trop songer à vos songes
Et d'héberger pour longtemps les chagrins
Qui saccagèrent votre vie passée.
Il est au bout de la nuit une terre tout ensemble
Proche et lointaine que le jour naissant
Exalte d'hirondelles et de senteurs de goyave.
Un pays à portée de cœur et de sourire
Où le désir de vivre et le bonheur d'aimer
Brûlent du même vert ardent que les filaos.
Craignez de le traverser à votre insu :
Les saisons sur vos talons brouillent le paysage ;
Mais chaque pas est la chance d'un rêve.
Fatho AMOY, Chaque aurore est une chance, Ceda, 1980.