
Couplets
droit sortis de leurs alvéoles
en armées crochues d'uniformes couleurs
les foules s'hypnotisent de ce Reich
pacifique
qui sape les ruines
pour relever des palais
fait remonter les sables
aux vitraux
aux miroirs brisés
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Couplets
droit sortis de leurs alvéoles
en armées crochues d'uniformes couleurs
les foules s'hypnotisent de ce Reich
pacifique
qui sape les ruines
pour relever des palais
fait remonter les sables
aux vitraux
aux miroirs brisés

...
Tes seins ont poussé,
et ta sagesse,
et tes cheveux.
Sache-le désormais :
Ce n'est pas avec la grandeur du passé qu'on fabrique des lendemains.
Ce n'est pas la mélancolie qui t'amènera à ton essence.
Lyonel TROUILLOT, Le doux parfum des temps à venir, Actes Sud, 2013.

Nées de la grand-nuit d'avant nous
dans cette terre-ci
ou celle-là pourquoi pas
nos racines ne valent
que pour l'élan qu'elles nous donnent

L'évidence
Elle ne s'entoure pas de mots,
de ces mots qui engagent parfois le poète,
dans un marais de poissons flétris.
L'évidence,
on la trouve parfois à l'hôpital
sur une feuille de températures
sans syllabes,
pleine de chiffres qui ne riment pas,
muette et blanche
au seuil de cette mort
qui inspire tant de mots aux poètes,
mais ne parle pas.
Jeanine MOULIN, Les mains nues, Librairie St Germain des Prés, 1971.
amour et chair
exaltés
cul par-dessus tête
ne me touche pas
silence
regards
importance des interstices
la vie n'est pas un jeu
de rôles
absent de la crèche
l'agneau
son rôle
promis à un autre
d'être droite
la droite est cassante
risque la brisure
tendresse du roseau
même sans agneaux à garder